Intervention de Daniel Reiner

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 3 juillet 2013 : 1ère réunion
Application de garanties en france — Protocole additionnel à l'accord entre la france la communauté européenne de l'énergie atomique et l'agence internationale de l'énergie atomique - examen des amendements au texte de la commission

Photo de Daniel ReinerDaniel Reiner, co-président du groupe de travail :

Nous ne l'utilisons plus non plus, mais c'est la formule utilisée. Il est impératif qu'au-delà des déclarations d'intention, ils s'emparent des mesures très nombreuses qui figurent dans les trois corbeilles et fassent des avancées significatives.

Mais nous considérons que de toutes les façons cela ne suffira pas pour sortir la défense européenne de l'ornière dans laquelle elle se trouve. Le pragmatisme ne peut pas masquer le manque de vision de long terme. Il faut mettre en oeuvre une formule qui est dans le Livre blanc de la défense nationale et de la sécurité française, qui est : « il faut passer des dépendances subies aux interdépendances organisées ». Cela c'est déjà le doigt dans l'engrenage des abandons de souveraineté, c'est ce que l'on appelle la « souveraineté partagée ». Ou on fait confiance ou on ne fait pas confiance. Nous considérons que, avec la politique étrangère, la politique de défense doit être un pilier de la construction européenne. Il faut renouveler le projet européen. Il est vrai que c'est difficile, avec la crise et le retour des populismes. Mais ce serait une catastrophe si nous renoncions, nous Français en particulier qui sommes à l'origine de cette idée merveilleuse qui a conduit, au-delà de la réconciliation franco-allemande, à la paix sur le continent, et à l'équilibre du monde tel qu'il se profile aujourd'hui. Nous avons le devoir pour nos enfants, pour nos valeurs, de continuer à promouvoir l'idée européenne et si nous ne le faisons pas, je ne vois pas qui pourrait le faire aujourd'hui. Nous pouvons trouver des gens prêts à partager notre vision. Et nous avons été surpris d'en trouver là où nous nous y attendions le moins.

C'est dans cette ligne qu'il faut comprendre l'»Eurogroupe». C'est le moyen de franchir le fossé. Un moyen construit sur du tangible, du concret : la coopération franco-britannique qui est puissante, qui comporte le corps expéditionnaire qui a commencé à se manifester au cours de manoeuvres communes et qui soude les deux armées. Il est le seul capable d'intervenir sur des théâtres extérieurs. Ce groupe pionnier est fondé sur cette alliance franco-britannique. Mais il ne peut être exclusif et ignorer l'Allemagne ni l'Italie qui ont des industries de défense forte avec qui nous oeuvrons tous les jours. Cette association constitue un tétraèdre, figure géométrique très stable, qui peut passer d'une face sur l'autre, d'un angle sur l'autre, sans que sa stabilité en soit affectée et qui sera mentionnée dans le rapport. C'est un moyen, si les chefs d'Etat le proposent, de franchir ce précipice qui est devant nous.

Voilà en résumé l'idée générale de ce rapport, à ce moment précis, et que nous livrons à votre réflexion et à votre approbation. Nous souhaitons que cette idée diffuse au-delà de la France et c'est la raison pour laquelle, si vous nous autorisiez à faire traduire ce court document en anglais, nous pourrions livrer à nos collègues européens cette réflexion dans une forme plus accessible pour eux.

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