Intervention de Michel Laurent

Mission d'information sur l'action extérieure de la France — Réunion du 28 mai 2013 : 1ère réunion
Audition de M. Michel Laurent président directeur général de l'institut de recherche pour le développement ird

Michel Laurent, président directeur général de l'Institut de recherche pour le développement :

Les LMI sont les figures de proue de notre politique de coopération en matière de recherche, qui permettent aux pays du Sud de passer du statut d'hébergeur à celui de partenaire de projets de recherche. La réflexion a commencé en 2007, et le premier appel d'offres a été lancé en 2008. Notre présence physique nous a garanti une bonne connaissance des acteurs.

Les LMI sont adossés à des unités mixtes de recherche, aujourd'hui au nombre de 58. Les universités sont présentes dans plus de 70 % d'entre elles, et le CNRS est notre premier partenaire. Grosses machines, souvent composées de plus d'une centaine de chercheurs, les unités mixtes de recherche transmettent dans les pays du Sud leur force de frappe au moyen des LMI. Ainsi, certaines universités d'abord réticentes à s'y engager, comme Paris VI ou Montpellier II, y ont finalement vu un moyen d'accroître leur visibilité dans les pays du Sud.

La première année, nous finançons un LMI sur nos ressources propres. Ces laboratoires regroupent généralement une dizaine de chercheurs du Nord et entre cinq et dix du Sud. En fonctionnement, donc hors coûts d'expatriation et moyens consacrés à la conduite du projet, ils coûtent 40 000 à 50 000 euros, ce qui, pour nous, n'est pas négligeable. Ces moyens sont confiés à la codirection du laboratoire. Ils devraient être investis intégralement au Sud. Actuellement, les fonds que nous engageons dans les structures présentes sur le territoire français servent pour partie à leur fonctionnement. Or nos fonds sont portés intégralement au crédit de l'aide publique au développement. Les règles pourraient être revues, comme l'OCDE et la BEI semblent l'admettre.

Il est rare que les LMI accueillent plus de deux ou trois chercheurs expatriés. Nous n'en avons pas les moyens. Mais il n'y a pas de laboratoire sans expatriés. Les établissements de recherche qui ont une structure en réseau n'ont pas de laboratoires aussi structurés que les nôtres. Les LMI sont constitués pour quatre ans, bientôt cinq par souci de cohérence avec les unités de recherche françaises. Leur fonctionnement exige un engagement sur deux fois cinq ans, délai indispensable à ce que l'investissement dans la formation des docteurs et dans leur intégration au tissu économique international produise ses fruits.

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