Ce pourrait être le titre de notre dernier rapport stratégique : « De la recherche pour le développement, au développement par la recherche ». De fait, la fracture est telle entre les pays, que le développement ne pourra pas se passer d'un transfert important de connaissance, donc d'une formation des populations, ce qui exige un partenariat intense. Nous sommes au coeur de cette problématique, où pouvons jouer sur deux points forts : nos compétences en matière d'ingénierie du partenariat et notre positionnement à la fois bilatéral et multilatéral, ce que traduit en particulier le regroupement à Montpellier d'une quinzaine de centres internationaux de recherche en agronomie. La recherche pour le développement est directement en phase avec les objectifs du Millénaire pour le développement, avec la préservation des biens publics mondiaux et, s'agissant de l'agriculture, avec cet enjeu essentiel de l'alimentation humaine et de la préservation de l'environnement au sens large, incluant les questions d'emploi et de société. Et c'est bien parce que ces enjeux sont devenus explicites, que la diplomatie scientifique prend de l'importance et qu'elle est elle-même devenue un enjeu. A cet égard, les modes de coopération avec les pays du Sud ont grandement changé en quelques années, nous développons, par exemple au Sénégal, des groupements scientifiques où les chercheurs du sud sont associés dès la définition des objets de recherche, avec constitution d'un conseil d'administration et d'un conseil scientifique, exactement comme nous fonctionnons avec les universités françaises. De même, les résultats sont acquis conjointement, les publications font toute leur place aux chercheurs du sud et nous tâchons de mettre les produits de la recherche dans le domaine public, pour une diffusion maximale. Ce type de partenariat couvre l'ensemble du cycle de la production scientifique, sur une dizaine d'années, et implique tous les niveaux de chercheurs au Sud, du doctorant au professeur d'université.