Intervention de Jean-Michel Counillon

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 11 septembre 2013 : 2ème réunion
Indépendance de l'audiovisuel public — Audition de M. Nonce Paolini président-directeur général de tf1

Jean-Michel Counillon, secrétaire général du groupe TF1 :

La stratégie de TF1 en matière de TNT remonte à 2001. Pourquoi avons-nous fait de LCI une chaîne de la TNT payante ? LCI est, historiquement, la première chaîne d'information. Elle a été créée dans les années 1990 pour la plateforme Canal Satellite, qui dominait le marché de la télévision à péage. Le groupe TF1 avait alors créé les deux chaînes à risque - LCI et Eurosport - pour alimenter le groupe Canal +, qui se concentrait sur le cinéma et les séries. Quand TPS a été lancée par les groupes TF1 et M6 et, au départ, France Télévisions, le groupe Canal + a réagi en créant iTélévision et Sport +. Il distribuait LCI et Eurosport, qui passaient aussi sur TPS. L'information continue était donc un service payant, partagé entre le groupe Canal + et TF1.

Lors du lancement de la TNT en 2001, chacun des deux groupes a déposé sa chaîne d'information en TNT payante au titre du canal bonus : iTélévision et LCI payantes. En 2004, après qu'un recours contentieux devant le Conseil d'État a révélé que le groupe Canal + avait dissimulé au CSA un pacte de co-contrôle entre Canal + et Lagardère qui avait pour conséquence de leur accorder plus d'autorisations que ne le prévoyait la loi, le Conseil d'État a annulé partiellement les autorisations de Canal + et de Lagardère. Le nombre maximal d'autorisations était fixé à cinq, et Canal + en contrôlait sept ! Le groupe TF1, lui, avait déclaré son pacte de co-contrôle avec M6 de la chaîne TV6. Le groupe Canal + a alors représenté, en connaissant l'état de la concurrence, une série de candidatures, et s'est vu attribuer toutes les chaînes qui avaient été annulées, ainsi que la présence d'iTélévision en clair. C'est alors que BFM TV est entrée sur le marché. Contrairement à ce qu'ils prétendent, nos concurrents ne sont pas venus en prenant un risque, mais bien en connaissant parfaitement l'état du marché et de la concurrence, ce qui n'était pas notre cas en 2001. Or en télévision, trois ans équivalent à trois millénaires. LCI n'avait pas eu son autorisation, elle. Elle ne pouvait donc pas candidater de nouveau, au risque de perdre sa fréquence. Les relations avec le CSA n'étaient pas aussi apaisées qu'elles le sont aujourd'hui...

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