Lorsque la TNT gratuite est apparue, qui s'est soucié de son incidence sur l'évolution des audiences et du chiffre d'affaires de TF1 ? Entre 2007 et 2012 la chaîne TF1 a perdu plus de 300 millions d'euros de chiffre d'affaires à cause du développement de la TNT ! Nous avons trouvé des solutions, sans aucune aide. La chaîne iTélé est adossée à un groupe extrêmement puissant et financièrement sain, dans les résultats économiques duquel elle ne pèse rien. Le risque est donc faible. Alain Weill ne cesse de répéter que le groupe BFM est en pleine santé et que les synergies entre ses radios et ses télévisions lui procurent des résultats économiques exceptionnels. Il y avait vraiment une place pour d'autres opérateurs. Mais c'est au CSA que cette décision incombera.
Le risque industriel sera pris par le groupe TF1, qui arrivera le dernier, se verra attribuer la numérotation la plus défavorable, et n'a aucune base structurée de clientèle. Nous voulons le prendre parce que le pluralisme se portera mieux si LCI peut faire concurrence à ces deux autres chaînes, et - je suis chef d'entreprise - pour sauver l'emploi des deux cents collaborateurs de LCI. Au 31 décembre 2014 à minuit, ils n'en auront plus si nous ne pouvons pas défendre notre dossier auprès du CSA et que celui-ci ne prend pas assez rapidement la décision opportune. Le rôle d'un chef d'entreprise est de prendre des risques. Que le meilleur gagne ! Nous nous battons tous les jours pour gérer l'entreprise le mieux possible ; je me bats aujourd'hui pour l'avenir des deux cents employés de LCI et de leurs familles. Je veux que cette chaîne puisse saisir sa chance, même si ce n'est pas le choix le plus facile. Si nous n'y arrivons pas, nous en tirerons les conséquences.