Intervention de Jean-Luc Hees

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 11 septembre 2013 : 2ème réunion
Indépendance de l'audiovisuel public — Audition de M. Jean-Luc Hees président-directeur général de radio france

Jean-Luc Hees, président-directeur général de Radio France :

J'étais lundi dernier à Saint-Etienne pour le lancement de la 44e station de France Bleu. C'est une formidable satisfaction. La station stéphanoise de France Bleu est un merveilleux projet, qui a réuni les élus locaux au-delà des clivages politiques.

Malgré des contraintes budgétaires plus fortes que par le passé, notre actionnaire nous respecte et nous a beaucoup épargnés. Radio France prend néanmoins sa part des sacrifices demandés à tous : nous réalisons des économies en veillant à ne pas abandonner nos objectifs initiaux.

France Culture, France Musique et France Bleu se portent bien. Trois autres antennes sont en difficulté. France Inter, d'abord, nous donne beaucoup de travail. Ses audiences ont piqué du nez après le sommet d'intensité de l'élection présidentielle, mais nous sommes confiants quant à leur relèvement. France Info est un cas plus complexe. Avec huit points d'audience, elle attire davantage d'auditeurs que les antennes d'information allemandes ou italiennes. Il n'en faut pas moins, sans renier le passé, changer la grille de programmes et ouvrir les esprits à la compétition comme aux nouveaux modes de consommation de l'information.

Le Mouv' est une affaire plus compliquée encore. C'est peut-être le moment de lancer une révolution. L'aventure dure depuis dix-sept ans, mais n'a toujours pas trouvé son aboutissement. Est-ce à dire que je n'y suis pas parvenu ? Je ne lâcherai jamais ce projet ! La population jeune de ce pays mérite toute l'attention du service public : sous ma houlette, Le Mouv' ne deviendra pas un robinet à musique. Je déplore les bêtises que rapporte la presse spécialisée sur Le Mouv', sur son budget et ses effectifs. J'ai lu qu'une station privée convoitait ses fréquences : il faudra me passer sur le corps : on ne confie pas les clés de la Banque de France à Bonnie and Clyde.

Il y a, c'est vrai, du travail à faire pour redresser la station, et la révolution numérique est l'occasion idéale pour s'y atteler. Marier le numérique et le broadcast servira d'ailleurs à l'ensemble du groupe Radio France. Nous y avons mis les moyens et nos équipes sont en ordre de bataille. Je viens de nommer notre responsable du numérique à la tête de la station - ce qui n'annonce en rien sa transformation en web-radio. Le Mouv' est le plus beau projet politique de Radio France : il lui reste à modifier sa programmation musicale et à trouver son public. Je suis attentif aux critiques et j'assume entièrement ce qui a été fait, mais comparons ce qui est comparable : Le Mouv' est présent sur 32 fréquences, France Culture sur 512. Un mot encore : cette chaîne est remplie de talents formidables qui ne lâchent rien, et je n'ai pas l'intention de les lâcher.

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