Votre question est légitime par rapport à un certain nombre d'organismes internationaux. J'ai ainsi interrogé la tutelle à propos de l'institut franco-allemand Saint-Louis, créé par le général de Gaulle et le chancelier Adenauer, qui travaille sur la science tectonique, mais également au sujet du réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER) ou de l'anneau de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN).
Quand on conclut un accord international, chaque pays a sa lecture des règles de protection scientifique. Un sujet peut donc être refusé dans le cadre d'une unité d'enseignement et de recherche (UER), ou d'une UMR, et être étudié par la même personne dans un autre cadre. Ce n'est pas toujours cohérent, mais je ne sais pas où est la solution. En Europe, chacun a sa méthode : l'harmonisation serait bienvenue...
Quant aux États-Unis, on ne peut y débarquer sans avoir rempli un formulaire très complet. Par ailleurs, chacun doit attester qu'il n'a pas l'intention d'attenter aux intérêts de l'Etat américain ; or, la science fait partie de ceux-ci. Nos chercheurs sont donc parfaitement connus avant d'entrer aux États-Unis...
Enfin, c'est dans les universités que l'Agence centrale de renseignement (CIA) recrute largement ses agents. Ce sont ces chercheurs que l'on retrouve ensuite dans les laboratoires. C'est ainsi que les États-Unis assurent la protection de leur potentiel scientifique...