Intervention de Philippe Dallier

Réunion du 2 octobre 2013 à 14h30
Modernisation de l'action publique territoriale et affirmation des métropoles — Suite de la discussion en deuxième lecture d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Philippe DallierPhilippe Dallier :

Dernière option : nous rejetons ces amendements et nous améliorons encore le texte de la commission. Certes, cette solution, vous le savez, n’est pas celle que j’avais proposée dans mon rapport et que je défends avec une certaine constance depuis 2008. Je reste d’ailleurs persuadé que la solution consistant à fusionner d'abord les départements de Paris et de la petite couronne puis, dans un deuxième temps assez rapproché, à redistribuer les compétences en matière d’urbanisme, de logement et de politique de la ville, aurait été plus simple à mettre en œuvre que la création ex nihilo d’un EPCI, qui conduit à repousser à plus tard – du moins je l’espère – l’absorption des départements de Paris et de la petite couronne par la métropole.

Je pourrais dire qu’il n’y a de bonne solution que la mienne, que tout le reste ne vaut rien et que je voterai contre le texte. Nous pouvons les uns et les autres, et moi le premier, nous retrancher derrière nos postures habituelles. Je ne le ferai pas. C’est pourquoi je voudrais m’adresser à chacune et chacun d’entre vous pour tenter de vous convaincre, sans aucune prétention, que ce qui est en jeu dépasse la traditionnelle querelle droite-gauche, que ce qui est en jeu dépasse l’ambiance un peu tendue entre les groupes de la majorité, que ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement l’avenir des élus qui sont aujourd’hui en charge de la gestion d’une commune ou de l’un des EPCI de la première couronne.

La question n’est pas de savoir ce que nous avons, les uns ou les autres, à y perdre ; la question est de savoir ce que la France a à y gagner. Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement l’avenir des 7 à 8 millions d’habitants de cette métropole que nous allons peut-être faire émerger. Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement l’avenir des 12 millions d’habitants de la région d’Île-de-France. Ce qui est en jeu, c’est l’intérêt national. Il y va de l’intérêt national que notre ville-monde, Paris au sens large, qui est l’un des atouts de la France dans la compétition à l’échelle planétaire, s’organise pour être plus efficace et mieux répondre aux attentes de ses habitants et des entreprises qui sont installées sur son territoire.

Voilà pourquoi, mes chers collègues, même si ce texte n’est pas celui que j’aurais écrit, même s’il est imparfait et encore flou à bien des égards, même si je ne sous-estime pas les difficultés qui nous attendent pour mettre sur pied cette métropole, je ne vois pas d’autre solution que d’amender le texte de la commission. C’est ce à quoi je vous appelle aujourd'hui.

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