Madame la ministre, j’appelle votre attention sur la situation de l’hébergement d’urgence dans le département d’Indre-et-Loire.
À l’automne 2012, le numéro d’urgence 115 a été amené à refuser, chaque soir, faute de places, l’hébergement d’une cinquantaine de personnes, parmi lesquelles, il faut le regretter, beaucoup de femmes et d’enfants. Face à cette situation, un collectif d’associations s’est mobilisé, les élus ont été alertés et une nuit de la solidarité a été organisée.
La mise en place d’un dispositif hivernal a permis d’ouvrir, dans des conditions très précaires, une cinquantaine de places dispersées apportant certes une amélioration sensible, mais provisoire. La Direction départementale de la cohésion sociale a lancé un appel à projet pour ouvrir dans une ville de l’agglomération tourangelle un foyer d’hébergement qui comporterait justement les 50 places a priori nécessaires. Les locaux et le cahier des charges étaient bien adaptés aux besoins et permettaient des conditions d’accueil satisfaisantes.
Deux associations ont répondu conjointement à cet appel à projet, mais elles ont depuis appris que cet appel avait été déclaré infructueux. Elles m’ont donc alerté. Faute de financement, ce foyer risque de ne pas ouvrir ou, si ce financement n’est pas suffisant, l’hébergement ne pourra pas être assuré dans des conditions humainement acceptables.
Cette situation est la conséquence d’une répartition particulièrement inéquitable des crédits aux niveaux national et régional. En effet, sur l’enveloppe de 40 millions d’euros ouverte par l’État pour consolider les places du dispositif hivernal, 260 000 euros seulement ont été affectés à la région Centre. Par ailleurs, le nombre de places d’hébergement financées a été inférieur en Indre-et-Loire par rapport à d’autres départements de la région. Une telle disparité me paraîtrait compréhensible si la condition des personnes en situation précaire était plus favorable dans notre département, mais tel n’est pas le cas.
En conséquence, je vous demande quelles mesures vous comptez prendre avant l’hiver afin que l’ouverture de ce foyer permette l’accueil des personnes en situation précaire dans les meilleures conditions possibles. Le développement du nombre de places en hébergement d’urgence ne doit d’ailleurs pas nous faire perdre de vue la nécessité de rechercher des solutions durables de logement pour ces personnes.
Nous savons que, grâce à la politique que vous avez engagée, un effort important a été consenti dans ce domaine, mais l’hiver qui arrive suscite de nombreuses inquiétudes dans notre département, en particulier dans les communes situées au cœur de l’agglomération tourangelle.