Intervention de Richard Yung

Réunion du 15 octobre 2013 à 9h30
Questions orales — Retrait de la france de l'organisation des nations unies pour le développement industriel

Photo de Richard YungRichard Yung :

Ma question porte sur le retrait de la France de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel, l’ONUDI, mesure annoncée le 18 avril dernier, et effective le 31 décembre 2014.

L’ONUDI est une agence spécialisée des Nations unies qui a pour mission de favoriser et d’accélérer l’essor industriel des pays en développement. C’est là une noble cause : cette instance concourt à la réduction de la pauvreté dans les pays les moins avancés, et les accompagne sur la voie du développement durable.

La France a motivé son retrait de cette organisation, dont elle est membre depuis sa création, en 1966, par le souci, selon la déclaration du porte-parole du Quai d’Orsay, de « maîtriser la part de son budget consacrée aux contributions internationales ». À mon sens, il s’agit là d’une décision contestable.

La contribution obligatoire de la France à l’ONUDI est modeste. Elle s’élève à 6, 3 millions d’euros en 2014. Je rappelle que le budget total des affaires étrangères représente, quant à lui, 4, 7 milliards d’euros.

Les économies seront donc très limitées, même si, nous le savons tous, il faut réduire nos dépenses.

J’attire surtout l’attention du Gouvernement sur un élément qu’il connaît déjà : c’est la première fois que la France se retire d’une organisation des Nations unies. Cette décision est donc lourde de sens. À l’instar de beaucoup d’entre nous, je crains qu’un tel désengagement ne nuise à l’image de notre pays, non seulement auprès des organisations internationales, mais aussi vis-à-vis des pays en voie de développement, qui comptent sur l’aide de ces dernières.

De surcroît, le retrait français va réduire significativement les possibilités d’action de l’ONUDI. En effet, notre pays est le troisième contributeur au budget régulier de cette instance.

Enfin – c’est un grand classique ! –, je regrette le manque de transparence qui entoure cette décision, notamment l’absence de réelle communication, de débat et de justification. C’est malheureusement une pratique courante du Quai d’Orsay, qui préfère toujours agir dans le secret.

Pour l’ensemble de ces raisons, je souhaite obtenir de plus amples informations sur les motivations et les effets d’un tel retrait. Je souhaite également savoir comment évolueront l’engagement de notre pays pour l’aide au développement et sa contribution aux organisations internationales dans les années à venir. La France envisage-t-elle de se retirer d’autres instances de ce type ?

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