Intervention de Thierry Repentin

Réunion du 15 octobre 2013 à 9h30
Questions orales — Retrait de la france de l'organisation des nations unies pour le développement industriel

Thierry Repentin, ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, chargé des affaires européennes :

Monsieur le sénateur Richard Yung, M. Laurent Fabius aurait pu vous répondre, mais, comme vous le savez, il accompagne le Président de la République en voyage officiel en Afrique du Sud. Je vais donc vous apporter les éléments de réponse que vous attendez légitimement, sur deux sujets : les motifs de ce retrait et l’évolution de l’engagement de la France au profit du système multilatéral.

La décision française s’appuie sur une évaluation globale de la performance du système multilatéral et de l’ensemble des enceintes internationales dans lesquelles la France est engagée, avec pour objectif de promouvoir un système soutenable, performant et limitant les doublons.

C’est parce que nous avons considéré que l’ONUDI ne répondait plus aux objectifs stratégiques de la France en matière de développement que la décision de notre pays de s’en retirer définitivement a été prise, pour la fin de l’année 2014. Le retrait participe également de l’effort de retour à l’équilibre des finances publiques, comme vous l’avez vous-même souligné.

Nous ne sommes d’ailleurs pas seuls à avoir fait ce choix : les États-Unis, le Canada, l’Australie et le Royaume-Uni se sont également retirés de l’ONUDI, et les Pays-Bas s’interrogent à cet égard.

Vous souhaitez connaître les intentions du Gouvernement sur l’évolution de l’engagement de la France au profit du système multilatéral. Le retrait de l’ONUDI n’est pas la première étape d’un désengagement plus large. La France reste, et compte rester à l’avenir un pilier du système multilatéral. Un tel retrait ne remet donc pas en cause l’engagement de notre pays en faveur du développement économique et social, du développement humain et du développement durable, ni les politiques et les ambitions françaises en matière d’aide publique au développement.

La décision a d’ailleurs été relativement peu commentée lors de la conférence de l’ONUDI au mois de juin 2013. Présentée dans le cadre d’une démarche d’évaluation globale de la performance du système multilatéral, elle n’a pas été perçue comme remettant en cause l’image de la France en tant que soutien fiable de l’ONU et du multilatéralisme en général.

La crédibilité du système multilatéral repose également sur l’efficacité de la dépense et sur un partage des engagements financiers établi sur les capacités contributives des États. Ainsi, la France est engagée dans la redéfinition de la méthodologie des barèmes des quotes-parts, prenant en considération le poids réel des économies nationales dans l’ensemble mondial, mais aussi dans la promotion de nouveaux modes de gestion, plus économes et plus responsables, par les institutions internationales.

Au-delà, il s’agit de manière prioritaire de définir, en concertation avec toutes les parties prenantes, une nouvelle architecture du système multilatéral, plus performante et moins redondante, soutenable financièrement dans la durée.

Je regrette néanmoins que le sujet n’ait pas fait l’objet d’une plus grande concertation préalable entre l’exécutif et celles et ceux qui représentent la nation.

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