La tragédie que nous avons vécue le 12 juillet dernier, avec le déraillement du train Paris-Limoges-Toulouse à la gare de Brétigny-sur-Orge, a mis de nouveau le dossier du transport ferroviaire sous le feu des projecteurs.
Dans cette même période, était présenté le rapport de la commission « Mobilité 21 », dit rapport Duron, qui met en débat la pertinence des orientations ferroviaires.
Pour les habitants du Limousin, il s’agit non pas de choisir entre la grande vitesse et le train du quotidien, mais de concilier ces deux modes de transport, dont la région a impérativement besoin. Le Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, ou POLT, et le barreau LGV Limoges-Poitiers sont non pas concurrents, mais complémentaires, avec des usagers différents et des finalités autres.
La région Limousin, trop souvent négligée par les gouvernements précédents, ne peut pas demeurer la laissée-pour-compte de la modernité ferroviaire. La ligne Paris-Limoges-Toulouse est un exemple fort de ce qui reste encore à accomplir.
À tout sacrifier pour la grande vitesse depuis près de trente ans, c’est-à-dire ailleurs que dans la région Limousin, nous avons aujourd’hui, sur la plus grande partie du réseau national, notamment dans ma région, les pires trains Intercités d’Europe.
La priorité absolue donnée par la SNCF à la grande vitesse a progressivement dégradé les services du train du quotidien. Le réseau ordinaire a peu à peu été délaissé, ce qui a creusé les inégalités de territoire, et la SNCF parle aujourd’hui, sous un terme erroné, de « modernisation », alors qu’il ne s’agit en fait que d’une simple remise à niveau du service.
De nombreux trains sont aujourd’hui à bout de souffle, et le voyage Limoges-Paris est devenu un parcours du combattant, eu égard à l’inconfort, la vétusté, l’absence d’hygiène et, surtout, l’absence d’accès aux technologies de notre époque, sans parler de l’inexistence de la restauration ou de sa qualité déplorable. Il est urgent de mettre un terme à cette situation insupportable pour les usagers du service public.
Aujourd’hui, il est plus que temps de rénover et d’améliorer l’existant de la ligne historique Toulouse-Limoges-Paris. Il est annoncé que l’ensemble des trains Intercités seront intégralement renouvelés « dans les meilleurs délais », rénovation que j’appelle de mes vœux.
Les recommandations du rapport Duron doivent rapidement être déclinées pour notre région, en particulier pour ce qui concerne la modernisation et la transformation du réseau. Cela exige un diagnostic, puis une programmation fine, devant naturellement s’appuyer sur une concertation étroite avec les élus concernés, qui connaissent les besoins locaux les plus urgents à satisfaire. Monsieur le ministre, nous y sommes prêts.
Nous attendons des précisions sur l’utilisation de l’enveloppe financière annoncée le 26 septembre dernier par le conseil d’administration de la SNCF et sur la liste des lignes qui seraient concernées.
Je souhaiterais également connaître les modalités et le planning de renouvellement des trains grandes lignes.
La région Limousin – ce n’est pas la seule dans ce cas ! – est dans l’attente de la modernisation de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse. Nous voulons des engagements précis de la part du Gouvernement sur cette question, afin de rétablir la confiance des usagers, qui pâtissent de la mauvaise qualité du service public en général et du service public ferroviaire en particulier.