Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je serai brève, puisque de nombreux points que je souhaitais aborder l’ont été par les précédents orateurs.
Au mois d’août dernier, dans son discours devant les ambassadeurs au palais de l’Élysée, le Président de la République a déclaré que le tourisme devait être érigé en grande cause nationale. Nous sommes tous d’accord ! Cette annonce a surtout été perçue comme une nouvelle priorité pour le redressement économique de la France.
Pendant trop longtemps en effet, nous avons considéré que l’activité touristique pouvait fonctionner sans l’intervention des pouvoirs publics. Les bénéfices tirés de nos atouts étaient devenus une sorte de rente. Il est vrai que la Croisette à Cannes, la Promenade des Anglais à Nice, les parfumeries de Grasse, les jardins de Menton ne sont pas plus délocalisables que la tour Eiffel ou le Mont-Saint-Michel. C’était oublier que la clientèle touristique internationale est de plus en plus volatile face à une offre qui ne cesse de se diversifier.
Certes, les touristes dans le monde sont de plus en plus nombreux et le cap du milliard de touristes a été dépassé en 2012, notamment avec l’arrivée sur le marché de la classe moyenne des pays émergents. En dépit de cette croissance du tourisme mondial, la place de la France est en train de reculer.
Notre pays perd des parts de marché et les indicateurs sont au rouge. Première destination mondiale, troisième en volume de recettes, la France se situe désormais en septième position, selon le rapport 2013 sur la compétitivité du secteur du voyage et du tourisme publié au mois de mars dernier par le Forum économique mondial. De ce point de vue, je ne partage pas l’analyse de M. Jean-Michel Baylet. La France aurait donc perdu quatre places en deux ans. §En matière de compétitivité, la Suisse, l’Allemagne, l’Espagne, l’Autriche, le Royaume-Uni et les États-Unis sont désormais devant nous. C’est bien triste !
La loi du 22 juillet 2009 dont nous examinons aujourd’hui les résultats était indispensable. Elle doit être considérée comme un premier outil permettant à l’activité touristique d’engager la reconquête des parts de marché qu’elle a perdues, mais aussi de générer des recettes en rapport avec le niveau de fréquentation de la destination France.
De ce point de vue, j’insisterai sur deux sujets : le classement des hôtels, d’une part, la modernisation du parc hôtelier, d’autre part. Tous les problèmes ne sont pas réglés, mais je constate avec satisfaction l’impact du nouveau classement hôtelier sur la Côte d’Azur, que je connais bien.
Dans la compétition mondiale, la France souffrait d’un véritable handicap, en particulier en matière de tourisme haut de gamme. La catégorie supérieure était trop hétéroclite et le classement était devenu illisible. Cette nouvelle classification a permis d’harmoniser notre législation avec la classification internationale, contribuant ainsi à améliorer l’identification de nos hôtels à l’échelon mondial. Nous pouvons aujourd’hui en mesurer les effets dans les Alpes-Maritimes. Dans ce département, en prenant également en compte la Principauté de Monaco qui n’est pas négligeable, le nombre de nuitées dans les hôtels et résidences de tourisme représente de l’ordre de 66 millions de nuitées pour 12 millions de visiteurs.
La Côte d’Azur reçoit à elle seule 1 % des touristes internationaux dans le monde, ce qui est extraordinaire.