Intervention de Hubert Allier

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 23 octobre 2013 : 2ème réunion
Audition de M. Hubert Allier vice-président de la conférence permanente des coordinations associatives cpca

Hubert Allier, vice-président de la Conférence permanente des coordinations associatives :

Pardonnez-moi si j'ai quelque peu forcé le trait s'agissant notamment de nos relations avec les élus, mais je voulais être certain d'être bien entendu.

La mise en place d'une aide juridictionnelle en faveur des associations a été évoquée. Je considère pour ma part que les pouvoirs publics devraient simplement se résoudre à faire confiance à nos têtes de réseaux, qui pourraient informer et appuyer les associations, comme les chambres de commerce et d'industrie et les chambres de métiers appuient les entreprises et les artisans.

Pour l'heure, la confiance n'est pas totale, car de par leurs capacités d'analyse et d'expression critique, les grandes organisations têtes de réseau constituent plutôt un danger pour les pouvoirs publics.

Pour une meilleure connaissance du secteur associatif, dont la nécessité a été soulignée à l'époque par Jean-Louis Borloo, il conviendrait de mettre en place un observatoire unique, qui remplacerait avantageusement les deux cents observatoires oeuvrant actuellement en ordre dispersé.

À condition d'y avoir recours à bon escient, les associations peuvent aussi s'appuyer sur le CESE et les CESER. Cette ressource est d'ailleurs mentionnée dans la future charte.

Le secteur associatif étant non lucratif par essence et tourné vers les personnes, il importe de bien le distinguer des secteurs coopératif et mutualiste, qui moyennant le versement de « cotisations » ont pour vocation première de proposer des produits et des services.

S'agissant des financements, la banque publique d'investissement constitue un outil intéressant, à condition cependant d'effectuer un changement d'échelle qui seul permettra de répondre aux exigences de la mondialisation et de la coopération internationale.

Si nous n'avons pas d'opposition doctrinale aux appels d'offres qui visent à se prémunir des ententes et des malversations, nous regrettons que les associations, souvent généreusement engagées et investies sur un projet, se voient finalement opposer une procédure de marché public avantageant des acteurs mieux armés.

Pour conclure, il me faut revenir sur une contradiction apparente, relevée par Mme Laborde, contenue dans mon évocation des instances dirigeantes des associations : si nous connaissons tous des cas de personnalités cumulardes - dans le temps et dans l'espace - peu portées aux changements, et éventuellement autoritaires, je réaffirme que la tendance lourde est à la lassitude, à la démotivation et à la crise des vocations de dirigeants d'associations.

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