Comment aborder ce sujet sans passion ? Mon expérience m'a montré que l'essentiel est de modifier le regard des autres. Lorsque j'étais ministre, François Mitterrand avait voulu nommer M. Gillibert, une personne handicapée, secrétaire d'Etat. Quelles critiques n'a-t-il pas essuyées ! De même, en tant que président de la Mutualité française, j'ai mené des expériences probantes d'insertion des personnes handicapées. En Bourgogne, nous avions inséré des personnes handicapées mentales dans une entreprise de conditionnement de téléphones. L'ancien syndicaliste que je suis a alors reçu des protestations des organisations syndicales car la productivité de ces personnes était supérieure de 10%. Ils faisaient leur travail avec passion et nous avons été accusés de les exploiter !
Enfin, autre expérience, j'ai connu une personne qui avait survécu au syndrome de la mort subite du nourrisson. Eduquée comme les autres enfants, elle est devenue professeur d'histoire-géographie. Rien n'est plus important que de modifier le regard des autres, y compris des élus. Nous devons tous nous mobiliser. Avec Mme Giscard d'Estaing nous avions réalisé un film Le regard des autres, qui avait eu du succès. Vous nous avez donné un document très important. Nous serons à vos côtés, madame la ministre.