La discussion qui nous a occupés ce matin a, je crois, permis d’établir le caractère contestable de l’article 1er. Ce qui est évident, c’est que le Gouvernement souhaite à la fois faire supporter par les collectivités locales une bonne part de l’investissement public, au moins autant sinon plus qu’auparavant, et encadrer autant que faire se peut les versements effectués au titre du FCTVA.
Comme la discussion budgétaire de novembre dernier l’avait montré, l’inclusion du FCTVA dans l’enveloppe normée des concours aux collectivités locales constitue un élément de bouleversement du système, tout simplement parce qu’il est encore aujourd’hui parfaitement impossible d’évaluer de manière suffisamment précise le montant des crédits de la dotation concernée.
L’économie générale du Fonds de compensation pour la TVA ne pouvait, ne devait, aucunement être intégrée dans une enveloppe normée, qui s’apparente de plus en plus à la contribution forcée des budgets locaux à l’équilibre du budget de l’État.
Pour en revenir à l’article 1er et à l’amendement de M. Jean Arthuis, le projet de loi va, si l’on n’y prend garde, créer deux catégories de communes. D’un côté, il y aura celles qui pourront recourir au dispositif, parce qu’elles disposeront des moyens financiers pour le faire, ou parce que cela leur sera nécessaire, eu égard à l’évolution de la situation locale comme de l’aménagement du territoire ou du développement urbain. De l’autre, il y aura les communes qui ne disposeront pas des moyens d’avoir recours au dispositif, et qui seront donc pénalisées parce qu’elles ne pourront pas toucher le produit de l’anticipation du FCTVA.
Je ferai d’ailleurs observer que si, par anticipation, le FCTVA est versé aux communes de la première catégorie, il s’imputera sur les ressources de toutes les communes, y compris celles de la seconde catégorie.
L’amendement de M. Arthuis vise à supprimer le décalage dans le versement du FCTVA à l’horizon de l’année 2011, ce qui correspond à une revendication constante des sénatrices et des sénateurs de notre groupe.
Voilà donc une avancée, qu’il convient de mesurer à sa juste valeur. Elle est certes limitée, puisqu’elle n’entrera en vigueur qu’à moyen terme. Cependant, il s’agit tout de même d’une avancée, que nous considérons comme telle, ce qui nous incite à voter en faveur de l’amendement n° 7 rectifié.