Objectivement, je ne le pense pas. Malgré tout, Fukushima a montré que le nucléaire ne pouvait pas être mis entre toutes les mains. Je ne parle pas simplement d'un point de vue militaire. Le nucléaire exige un environnement sécuritaire et scientifique de très haut niveau. Souvenez-vous de Kadhafi venu rendre visite à Paris à l'ancien Président de la République, lequel, à l'époque, avait l'idée de lui vendre un réacteur nucléaire. Et que dire des réacteurs, dont la fiabilité est médiocre, que la Corée du Sud a « refilés » aux Émirats arabes unis.
Le nucléaire ne disparaîtra pas, mais il n'est pas opportun d'en attendre un développement considérable. À la limite, l'EPR pourrait enrayer son déclin, à condition que les problèmes techniques soient réglés. Là encore, nous sommes dans le fantasme politique.
J'ai eu l'occasion de dire à quel point le débat qui a eu lieu au sujet de la transition énergétique était surréaliste, puisqu'il excluait tant le nucléaire, l'énergie normalement la plus propre qui soit, que les gaz de schiste.
Or, je vous le rappelle, le charbon pollue et émet du carbone à un niveau de 4, le pétrole à un niveau de 2, le gaz naturel à un niveau de 1. À mon sens, le gaz naturel peut être le chaînon manquant, sachant que nous rêvons tous d'un temps où nous aurons mis un terme aux énergies fossiles, d'un monde heureux fonctionnant avec des énergies renouvelables. Aujourd'hui, le renouvelable ne tient pas la route, ni économiquement ni même technologiquement. Il faut être clair à ce sujet. Ce débat français a un côté totalement surréaliste.
Dans la mesure où le nucléaire dépend de l'uranium, je ferai observer que l'uranium ne pose vraiment pas de problèmes. D'autant que, plus le nucléaire se développe, plus on tend vers le rêve de l'alchimiste, c'est-à-dire le renouvellement permanent.