Monsieur Chalmin, je partage votre point de vue sur la nécessité d'une stabilisation des marchés. Loin du sens commun que les gens lui donnent, la spéculation a en effet un caractère stabilisateur.
Il y a bien longtemps, à la fois en France, avec l'Onic, l'Office national interprofessionnel des céréales, et un certain nombre d'autres organismes, et surtout dans les pays africains producteurs, ont été mises en place des caisses nationales de stabilisation. Pour le cacao ou le café, par exemple, c'est-à-dire des matières premières qui ne se détériorent pas à très court terme, ces caisses achetaient des stocks, les conservaient et, selon l'évolution du marché, les mettaient en vente ou laissaient aller les productions.
Sur le papier, un tel système « tampon » était prometteur. Mais il a échoué, les dernières caisses de stabilisation ayant dû disparaître il y a une dizaine d'années. La raison en est toute simple : les hommes sont les hommes ; ceux qui étaient aux responsabilités n'ont pas forcément eu une bonne appréhension de l'efficacité du marché et leurs interventions ne se sont pas toujours faites sous le sceau de l'honnêteté.