Il ne faut pas généraliser le cas de cette année. La Chine va probablement être l'un des premiers, si ce n'est le premier, importateurs mondiaux de blé. Aujourd'hui, les importations de blé chinoises varient dans une fourchette allant de six millions à dix millions de tonnes, sachant que le marché mondial se situe entre cent millions et cent dix millions de tonnes. C'est considérable, d'autant que nous ne disposons d'aucun élément sur une telle variation : cette année, non seulement la récolte de blé chinoise est mauvaise, mais surtout, 15 % à 20 % se trouvent impropres à la consommation. Pareille situation ne devrait pas se renouveler l'année prochaine. La Chine devrait beaucoup plus monter en puissance comme importateur de maïs.
À la limite, c'est le maïs qui apparaît comme la céréale la plus importante. Il est à espérer une légère détente sur ce marché, étant donné que les États-Unis pourraient, à mon sens, ramener le programme de transformation de maïs en éthanol à des niveaux plus raisonnables.
Le blé a une dimension géopolitique majeure. Parmi les grands importateurs mondiaux, on trouve quelques pays tout à fait « normaux », à l'instar du Japon et de la Corée, ainsi que tout l'arc allant du Maroc à l'Iran. L'Iran fait aujourd'hui avec le Pakistan des opérations de troc « pétrole contre blé », à cette réserve près que la qualité du blé pakistanais ne satisfait pas les Iraniens.
Les pays de la mer Noire - Ukraine, Russie, Kazakhstan - ont, en la matière, un énorme potentiel.