Notre analyse de la crise et celle du Gouvernement divergent.
Nous estimons que la crise est profonde et durable et que des remèdes énergiques sont nécessaires si l’on veut éviter le collapsus économique.
Le Gouvernement, pour sa part, à la suite du Président de la République, considère qu’il s’agit d’une crise en « V », comme disent les financiers, c’est-à-dire brutale mais courte.
La divergence entre nous porte donc tant sur le fond que sur les remèdes.
En conséquence de notre analyse, nous avons développé des arguments et déposé des amendements qui, à notre sens, pouvaient permettre de déboucher sur une activation de la consommation, en particulier celle des plus modestes, paramètre indispensable pour enrayer la crise de l’économie.
Nous connaissons les chiffres de la consommation pour décembre : elle est en recul de 0, 9 %, ce qui est exceptionnel pour ce mois où, traditionnellement, la dépense est soutenue. Pour l’ensemble de l’année 2008, la consommation est en augmentation de 1, 2 %, contre 4, 4 % en 2007. La tendance est donc claire, et elle ne s’améliorera pas dans les mois à venir !
Nous avons également défendu des amendements visant à actionner le levier de l’investissement d’un acteur économique majeur dont la contribution décisive à l’économie ne peut être contestée au Sénat, à savoir les collectivités territoriales.
Par ailleurs, nous avons posé, une fois encore, le problème des contreparties aux aides que l’État accorde aux entreprises, en termes d’engagement de négociations salariales, de rémunération correcte des salariés. Quant aux banques qui viendraient demander soit une recapitalisation, soit la garantie de l’État, nous avons demandé que certaines règles leur soient imposées, en particulier qu’il leur soit interdit de distribuer des dividendes.
À aucun moment le Gouvernement ne nous a entendus. Il n’a pas bougé un cil, et sa majorité l’a suivi. À la vérité, il n’a pas encore mesuré, à ce stade, l’ampleur de la crise dans laquelle nous nous trouvons.
Le ministre nous a donné rendez-vous au mois de février, quand il révisera une nouvelle fois ses prévisions de croissance et de déficits. Nous poursuivrons alors le débat, mais, ce soir, nous voterons résolument contre ce texte, qui ne peut pas être qualifié de plan de relance.