C’est peu dire que les retraités agricoles perçoivent des pensions modestes ! Du reste, cette réalité a déjà été rappelée plusieurs fois dans cet hémicycle. La retraite moyenne des exploitants s’élève à 800 euros par mois et celle de leurs épouses à 500 euros. Qui niera qu’il est difficile de vivre dignement et même de survivre avec une telle pension, presque inférieure de moitié au seuil de pauvreté ?
Nous sommes encore loin de l’objectif fixé par le candidat François Hollande : porter à 75 % du SMIC le montant des retraites des carrières complètes des chefs d’exploitation. Cet objectif ambitieux avait déjà été affiché avec la loi de 2003 ; hélas, rien n’a jamais été mis en œuvre pour qu’il soit atteint !
Au vu de cette réalité, nous avons tenu à rappeler l’objectif en question, d’autant que l’article 31 semble avoir pour seule ambition d’assurer l’équilibre du régime. Cet équilibre est certes utile, mais encore faut-il qu’il profite aux assurés. Il ne s’agit pas simplement de rassurer la Commission européenne ou les marchés financiers ! Or nous avons l’impression que c’est cela qui est visé.
De fait, comme à l’article 3, la recherche de l’équilibre ne semble pas répondre à un quelconque but. À nos yeux, si elle est indispensable, c’est avant tout en vue de garantir le niveau des prestations servies. Disposer de comptes sociaux à l’équilibre tout en constatant un effondrement du montant des pensions et du niveau de vie des retraités n’est absolument pas acceptable d’un point de vue social. J’ose espérer que cette analyse est partagée sur l’ensemble de ces travées !
La réduction des droits et des pensions et l’extension des décotes pour garantir cet équilibre ne sont pas plus acceptables. C’est pourquoi, dans la continuité de ce que nous n’avons cessé de dire, nous souhaitons voir préciser dans le présent texte que le maintien du niveau des prestations servies constitue également un objectif majeur du conseil d’administration de la Caisse centrale de la MSA.