Nous aurions préféré une baisse des charges au CICE, car le crédit d'impôt différé n'est pas optimal, surtout pour les PME et les TPE. Le CICE ayant été créé, il n'est pas question de le remettre en cause. Certes, il ne réduira le coût du travail que de 20 milliards d'euros, alors que notre différentiel avec l'Allemagne s'élève à 50 milliards, mais modifier ce dispositif serait un mauvais signal en terme de cohérence, de lisibilité et de stabilité.
Cette année, seul un milliard d'avances a été débloqué par Bpifrance, mais c'est normal car elle a appliqué aux demandes d'avance des critères de banques commerciales reposant sur la notation de la Banque de France. Or, ce sont les entreprises en difficultés et qui ont une mauvaise note Banque de France qui ont demandé ces avances, ce qui explique le faible succès de la mesure.
Le CICE créé un effet de seuil, puisqu'il s'arrête à 2,5 smic. Or, tous les rapports montrent bien que les emplois de demain se situeront soit à des niveaux élevés - ingénieurs, informaticiens, des professionnels du net - qui ne seront pas concernés par le CICE, soit à des niveaux faibles, qui bénéficieront du CICE. Mon entreprise réalise 500 millions d'euros de chiffre d'affaire et ne perçoit que 118 000 euros de CICE, car le salaire moyen y est d'environ 3,5 fois le smic. Il aurait fallu que l'allègement du coût du travail concerne ces deux types d'entreprises.