Intervention de Guillaume Garot

Commission des affaires économiques — Réunion du 12 novembre 2013 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2014 — Audition de M. Guillaume Garot ministre délégué auprès du ministre de l'agriculture de l'agroalimentaire et de la forêt chargé de l'agroalimentaire

Guillaume Garot, de l'agroalimentaire et de la forêt, chargé de l'agroalimentaire :

ministre délégué auprès du ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, chargé de l'agroalimentaire. - Il y a un an, je suis venu exposer devant vous les grandes options de notre politique de développement de l'agroalimentaire. Je reviens faire le point avec vous sur ce que nous avons obtenu en matière de compétitivité, d'emploi et de qualité alimentaire, et ce qui reste à faire pour remplir les grands objectifs que nous avions énoncés.

Le 19 juin dernier, nous avons établi un contrat de filière, feuille de route écrite en commun avec les entreprises dans le cadre des Assises pour l'avenir de l'agroalimentaire qui se sont tenues dans les territoires au cours de l'hiver dernier, ainsi qu'avec les collectivités. Ce contrat de filière a retenu des objectifs que j'exposerai en trois points principaux.

Premier point : la compétitivité de nos entreprises. Elle se joue sur le facteur coût mais aussi sur la capacité à investir, à innover et enfin à exporter.

Les crises sont aussi des crises de sous-investissement. Le Gouvernement a créé la Banque publique d'investissement (BPI) et j'ai plaidé pour qu'un dossier relevant de l'industrie agroalimentaire fasse l'objet d'un traitement spécifique. L'encours total des prêts de BPI-France pour le financement des entreprises de l'agroalimentaire, toutes régions confondues, est aujourd'hui de 600 millions d'euros, qui doivent être tournés vers la modernisation de l'outil de production.

S'agissant de l'innovation, nous savons que la montée en gamme est la clé de la compétitivité des entreprises. Dans le cadre du programme des investissements d'avenir (PIA), nous avons fait en sorte que l'agroalimentaire soit également pris en compte : 2,9 milliards d'euros seront disponibles en particulier, mais non uniquement, pour les entreprises agroalimentaires. Mais le tissu de l'agroalimentaire se distingue de l'automobile, où les opérateurs innovants sont peu nombreux. Nous voulons mobiliser aussi bien les crédits de la recherche publique et privée autour de grands objectifs structurants : l'alimentation fonctionnelle, celle qui est adaptée par exemple aux sportifs ou aux seniors ; l'emballage intelligent, qui conserve les aliments plus longtemps et apporte des indications supplémentaires, source de compétitivité à l'export ; l'abattoir du futur, à la fois plus productif et respectueux des exigences sanitaires tout en améliorant la qualité du travail des salariés.

La compétitivité dépend aussi de l'exportation. Nous exportons aujourd'hui un milliard d'euros de plus qu'en novembre 2012 et l'excédent commercial a augmenté d'un milliard également. Certains secteurs se portent bien : vins, produits laitiers et céréales, mais il y a de vraies marges de progression sur les autres. Quel doit être le travail de l'État ? Nous avons avancé sur l'ouverture des marchés : le Japon s'est ouvert à la viande de boeuf et la Corée à la charcuterie de porc française. L'Asie est une priorité pour le ministère.

Encore faut-il que les entreprises soient prêtes à exporter. Il faut donc rapprocher Ubifrance et Sopexa : le processus est en cours pour mutualiser les moyens et mettre en commun les stratégies. Il faut aussi mobiliser les entreprises sur les territoires : notre programme de soutien à l'export pour 250 petites et moyennes entreprises (PME) et entreprises de taille intermédiaire (ETI) doit accompagner ces entreprises du lieu de production au magasin du pays considéré. Il faut aussi développer une culture de l'export en France : nous organisons des séances de formation communes pour les entreprises et les services de l'État.

Deuxième point : l'emploi. Nous veillons à suivre en permanence les entreprises qui connaissent des difficultés en anticipant le plus possible, de manière à les accompagner avant qu'il ne soit trop tard.

Le groupe Doux était en dépôt de bilan en juin 2012 et, au mois d'août, l'hypothèse de la liquidation du pôle « frais » était envisagée. Nous avons sauvé la filière avicole sur la région Centre. 850 emplois ont été préservés sur 1 500 grâce à cette action. Toutefois, le site de Pleucadec a été fermé. Nous veillons à consolider la position du groupe comme opérateur de la filière grand export ; un plan de continuation sera présenté à la fin du mois au tribunal de grande instance de Quimper. S'agissant du groupe Gad, la fermeture du site de Lampaul-Guimiliau a été annoncée. Il faut préserver cet opérateur à travers ses autres activités, notamment sur le site de Josselin.

Un accord interbranches sans précédent par son ampleur a été signé au mois d'octobre pour la filière alimentaire sur la question de l'emploi et de la mise en oeuvre du contrat de génération. 90 000 embauches sont prévues d'ici à 2016 ; 30 000 seront réservées à des jeunes, ce qui permettra d'actionner le contrat de génération. Grâce à la mobilisation des entreprises, 150 000 jeunes pourront accéder à un contrat en alternance dans la filière.

Troisième point : la qualité alimentaire. Par-delà l'affaire de la viande de cheval, un doute permanent s'est installé concernant la qualité des aliments. Nous sommes en train de mettre au point, avec les entreprises, des engagements qui permettront l'amélioration de la qualité. Par exemple, les boulangers prennent un engagement sur la réduction de la teneur en sel, qui passera de 22 grammes par kilogramme de farine à 18,5 grammes.

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