Intervention de Alain Chatillon

Commission des affaires économiques — Réunion du 12 novembre 2013 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2014 — Audition de M. Guillaume Garot ministre délégué auprès du ministre de l'agriculture de l'agroalimentaire et de la forêt chargé de l'agroalimentaire

Photo de Alain ChatillonAlain Chatillon :

Je vous avais reçu à Toulouse pour la visite du pôle de compétitivité, Monsieur le ministre, et je souhaite encore attirer votre attention sur quelques enjeux majeurs pour l'agroalimentaire. Les médecins sont formés à la nutrition à travers deux heures de cours par semaine durant leurs deux dernières années d'étude tandis que les vétérinaires suivent huit heures de cours par semaine durant tout leur cursus. Sur le plan de la nutrition, les vétérinaires sont mieux outillés que les médecins. Notre médecine est ainsi axée sur les produits durs, à l'inverse de ce que l'on observe dans les autres pays européen, en Asie ou aux États-Unis. Il serait bon que nous puissions relever le défi de la prévention des maladies par l'alimentaire. Lorsque j'ai sorti les premiers produits pour sportifs en 1978, étaient intégrés dans ces produits du magnésium, après avoir étudié les effets du magnésium sur le muscle pendant trois ans. Aucune étude n'avait été faite sur les produits vendus en pharmacie. Je déplore que l'on ne puisse pas communiquer, non pas sur les propriétés thérapeutiques, mais sur le confort alimentaire apporté par les produits nutritionnels, alors que les laboratoires pharmaceutiques peuvent le faire.

La question de la compétitivité peut être travaillée dans le cadre des pôles de compétitivité. On peut gagner 5 à 6 points de valeur ajoutée sur les produits par l'innovation. Mais l'enjeu essentiel est de regrouper des PME pour en faire des ETI. Nous en avons quatre fois moins qu'en Allemagne, et elles génèrent 12 à 14 % de valeur ajoutée en moins.

Ensuite, il me paraît indispensable de régler la question des relations entre industrie et grande distribution. Cinq distributeurs assurent 80 % du marché de l'alimentation. La LME a supprimé les marges arrière, qui ont été immédiatement remplacées par de nouvelles pratiques, comme la demande de livraison de quantités gratuites. Il faut réellement modifier la LME.

Enfin, il est nécessaire de mener un combat contre le dumping social. Les abattoirs allemands assurent l'abattage de bêtes venant du Nord de la France avec des salariés payés 500 euros pour 45 heures de travail. Un combat plus dur doit être mené, au nom de l'équité.

Je termine en déplorant que nous combattions sur les marchés internationaux avec un euro surévalué, qui pèse négativement sur notre compétitivité.

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