Il y a quelques années, nous avons perdu la bataille du textile. Ne perdons pas la bataille de l'agroalimentaire. Nous disposons d'atouts que nous n'avions pas dans le textile. Le premier d'entre eux est la sécurité alimentaire. Nous devons renforcer les normes d'étiquetage. Et n'hésitons pas à parler de patriotisme alimentaire. Le deuxième atout de notre pays réside dans l'existence d'une demande mondiale importante dans l'agroalimentaire, par exemple sur le lait en poudre en Chine. Pour développer l'exportation, il faut apprendre à chasser en meute afin d'être efficaces, en associant tous les acteurs : chambres d'agriculture, chambres de commerce...
Il existe enfin en Europe un problème de dumping social et de concurrence déloyale manifeste avec l'application de la directive sur les travailleurs détachés. L'Allemagne va peut-être faire rapidement évoluer sa législation en imposant un salaire minimum. En France, du fait de la révision générale des politiques publiques (RGPP), le nombre des inspecteurs du travail a fortement diminué. La tendance doit être inversée, pour se donner les moyens des politiques que nous décidons. En Europe, le Royaume-Uni et la Pologne sont toujours les plus opposés à la mise en place de normes sociales. Le rapport de forces peut-il évoluer ?