Intervention de Bernadette Bourzai

Commission des affaires économiques — Réunion du 12 novembre 2013 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2014 — Audition de M. Guillaume Garot ministre délégué auprès du ministre de l'agriculture de l'agroalimentaire et de la forêt chargé de l'agroalimentaire

Photo de Bernadette BourzaiBernadette Bourzai :

En juillet dernier, la mission du Sénat sur la filière viande que je présidais a adopté son rapport à l'unanimité, moins une abstention. Sur les 40 propositions, plusieurs ont déjà été mises en oeuvre. Durant la discussion au Sénat du projet de loi relatif à la consommation, nous avons adopté un texte prévoyant l'obligation de renégocier les prix des produits alimentaires en cas de volatilité forte des prix agricoles, ainsi qu'un amendement rendant obligatoire l'étiquetage de l'origine des viandes transformées.

Il est important d'apporter des réponses cohérentes. La procédure d'enregistrement pour les installations d'élevage porcin est une bonne réponse, en l'associant au plan de développement de la méthanisation. Nous n'aurions pas eu de difficultés de gestion des effluents d'élevage en Bretagne si l'on avait développé la méthanisation. Le rapport de la mission sur la filière viande a mis en évidence le fait que la France a perdu en une décennie entre 10 et 25 % de production, selon les secteurs. La réforme de la PAC de 2003, prévoyait la fin des restitutions aux exportations en 2013. Il aurait fallu que les volaillers de l'Ouest de la France prennent en compte cette perspective dans leurs stratégies industrielles. Or, cela n'a pas été le cas. On a poursuivi l'exportation de poulets subventionnés alors que durant cette même période, les importations en France de poulet standard sont passées de 8 % à 48 %. Nous sommes désormais dans une impasse.

Il existe certes des problèmes de compétitivité. Je salue la fermeté de Michel Sapin dans la négociation européenne sur la modification de la directive sur les travailleurs détachés car il existe aujourd'hui des distorsions de concurrence. Mais le succès de l'Allemagne ne provient pas que de ces distorsions. Les allemands ont aussi réalisé de gros investissements dans les abattoirs. De tels investissements n'ont pas été faits en France et les entreprises de volaille et de porc n'ont pas eu la même stratégie. Il faut se poser les bonnes questions.

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