Les difficultés de nos entreprises de l'agroalimentaire concentrées en Bretagne ont pour cause un problème de compétitivité. Le dumping social explique les mouvements de délocalisation. Travaillez-vous à une politique sociale européenne ? Le salaire minimum n'est pas le seul outil. Il me semble nécessaire également d'avoir une politique environnementale harmonisée au niveau européen. Lorsque j'étais étudiant, la moitié du porc français était produit en Bretagne et la moitié des porcs bretons étaient produits autour de Lamballe. Une telle concentration est catastrophique sur le plan environnemental. Mais si on produit des porcs en Bretagne, on les abat en Allemagne et on les découpe en Pologne, ce n'est pas mieux. Il nous faut une politique des transports à l'échelle de l'Europe pour éviter de telles aberrations. Je suis étonné que le Gouvernement n'ait pas expliqué aux bretons que l'écotaxe pouvait contribuer à relocaliser la production. L'écotaxe part d'un bon principe et je fais partie des rares qui la défendent encore. Si l'on explique l'écotaxe sans parler d'environnement et de relocalisation de production, en ne voyant en elle qu'un moyen d'augmenter les recettes fiscales de l'État, les oppositions seront majeures. Puisque l'écotaxe est suspendue, sachons faire de la pédagogie.