Intervention de Pierre Laurent

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 14 novembre 2013 : 1ère réunion
Projet de loi de finances pour 2014 — Audition de Mme Aurélie Filippetti ministre de la culture et de la communication

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent, rapporteur pour avis sur les crédits de la presse :

Je ne partage pas votre optimisme sur la presse. Ce secteur est déstabilisé, en très grande difficulté, en alarme maximum. Le soutenir est un impératif démocratique. Une très profonde mutation est à l'oeuvre, dont personne ne sait prédire l'issue. Des titres risquent de disparaître. Pourquoi ne pas baisser la TVA sur la presse numérique dès maintenant, puisque vous souhaitez un alignement ? Cette mesure aurait un effet minime pour le budget, mais elle est vitale pour la presse.

Les aides au pluralisme diminueront, en 2014, de 500 000 euros pour s'établir à 11,5 millions d'euros. Elles ne représentent que 3 % des aides directes à la presse mais sont les plus justifiées. Pourtant, les titres d'information politique et générale qui en bénéficient se trouvent dans une situation financière des plus dramatiques. Quelles dispositions envisagez-vous afin d'assurer la survie de ces titres, alors que la vente au numéro s'effondre ?

Le 1er juillet dernier, vous avez signé, avec quatre autres ministres, le contrat triennal d'entreprise liant La Poste à l'État. Trois jours plus tard était annoncée la fin du moratoire postal et le retour à l'application des accords Schwartz sur les tarifs postaux, entraînant une augmentation de charges de 60 millions d'euros pour les éditeurs. Pourquoi une telle précipitation, pourquoi cette absence de concertation ? Cette annonce a créé de vives tensions entre La Poste et les éditeurs, alors qu'une coopération entre eux est indispensable. Un médiateur sera nommé : avec quel mandat ? Envisage-t-on une refonte des modes de distribution ? Quel mécanisme équitable instaurer pour que La Poste y contribue également ?

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