Intervention de André Gattolin

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 14 novembre 2013 : 1ère réunion
Projet de loi de finances pour 2014 — Audition de Mme Aurélie Filippetti ministre de la culture et de la communication

Photo de André GattolinAndré Gattolin :

Je partage le point de vue de David Assouline sur l'INA. Il existe un vrai risque pour notre patrimoine audiovisuel. Le projet immobilier était démesuré, mais nous devons prévoir des lieux de stockage. L'implantation au coeur de Paris ne pouvait durer, un transfert en périphérie était inéluctable. De plus, la multiplication des sites n'était pas judicieuse. Aujourd'hui, il faut agir.

Il y a un an jour pour jour, vous dénonciez devant nous des aides trop peu sélectives. Or vous vous refusez aujourd'hui à désolidariser presse magazine et presse d'intérêt général.

Aujourd'hui, 35 000 journalistes possèdent une carte de presse : 30 000 sont réellement en activité, seuls 10 % à 15 % travaillent dans l'information politique et générale. Avec la hausse des tarifs postaux de 15 % au 1er janvier, d'autres quotidiens vont tomber, après France Soir ou La Tribune. La presse d'information appartient au secteur privé mais exerce une mission de service public. Avec l'Agence France-Presse (AFP), les grandes agences de presse, les grands quotidiens et quelques grandes chaînes de télévision constituent les lieux d'élaboration de l'information, reprise ensuite par tous les autres médias audiovisuels, radios et internet compris. L'information diffusée sur internet est toujours la même, démultipliée.

La baisse des aides pour les frais postaux m'inquiète : 37 millions contre 38 l'an dernier. Le soutien au portage n'est pas une compensation. Seule la Poste peut néanmoins assurer une diffusion d'un titre sur tout le territoire, y compris dans les zones peu denses. Avec la hausse des frais postaux, les quotidiens nationaux comme régionaux sont condamnés à voir leur zone de diffusion restreinte aux seules zones urbaines, avec un risque de monopole accru, localement, pour un titre de presse quotidienne régionale. Économiste des médias, je me méfie toujours de la justification économique de la culture : il ne faut pas négliger son utilité sociale et publique.

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