Je salue les efforts de la ministre pour nous présenter un budget qui préserve le coeur de ses missions. L'éducation artistique et culturelle fait partie des priorités. Vous avez réussi, madame la ministre, à la mettre en place avec le ministère de l'éducation nationale, et nous vous en félicitons. Il y va de la richesse future de notre nation.
Les crédits dédiés à la création ont été moins épargnés. Les acteurs du secteur sont préoccupés par le gel de 7 % de ceux-ci. L'Opéra national de Paris a subi le gel d'une partie de son financement en cours d'année, susceptible de menacer des programmations qui s'étalent sur quatre ou cinq ans.
La culture est une source d'épanouissement individuel et collectif. Par les temps qui courent, nous avons plus que jamais besoin des valeurs qu'elle véhicule. Mais il faut aussi rappeler le poids économique du secteur, qui repose sur des emplois non délocalisables, et sur le dynamisme de nombreux jeunes.
À l'échelle européenne, le gouvernement affiche un certain volontarisme, comme en témoignent le document Promouvoir les secteurs de la culture et de la création pour la croissance et les emplois, ou, le programme d'ouverture à l'international dit Europe créative. Hélas le budget, en ce domaine, stagne.
Notre création est riche, mais la diffusion souffre de quelques faiblesses. L'introduction d'un nouvel indicateur de performance de diffusion va dans le bon sens.
Le projet de loi relatif à la création est très attendu. Nous avons en particulier besoin d'un observatoire national susceptible de recueillir des informations statistiques et de mieux prendre en compte les pratiques amateurs.
Ce budget laisse apparaître deux difficultés : d'une part, la baisse du plafond de la taxe affectée au Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV), qui passera de 27 à 24 millions d'euros, redistribués aux compagnies et aux jeunes artistes qui animent les festivals, ainsi qu'aux entreprises de l'audiovisuel à petit budget. D'autre part, les multiples taux de TVA suivant les secteurs et les intervenants. L'Assemblée nationale a voté le taux réduit sur les billets de cinéma et sur l'importation des oeuvres d'art. Il est maintenu sur les billets de spectacle vivant et les livres. Mais nous allons taxer plus fortement les auteurs d'oeuvres : comme ils ne peuvent répercuter la taxe, elle va peser sur leurs revenus.
La Philharmonie de Paris reste un motif d'inquiétude. Si les collectivités territoriales géraient leurs budgets et leurs chantiers de cette façon, elles seraient jugées gravement irresponsables !