Je n'ai pas beaucoup parlé de l'aspect prospectif parce que j'arrive au milieu du contrat d'objectifs qui a tracé une feuille de route à cinq ans. Toutefois, votre question porte sur le long terme. A cet égard, je souhaite vivement que Météo-France, dont le nom affirme mal cette dimension, joue un rôle majeur en matière climatique. Dans cette perspective il est important d'investir afin de maintenir le bon niveau actuel de la recherche. Il nous faut de bons ingénieurs et des outils performants afin de ne pas prêter le flanc à la critique. Chacun a son avis sur la météo : gare aux sarcasmes du Café du commerce lorsque les prévisions sont fausses !
Loin de se cantonner à dire le temps, Météo-France doit multiplier les services de conseil au bénéfice des collectivités et des agents économiques les plus météo-dépendants (tourisme, agriculture, énergie) afin de les aider à anticiper. Cela est d'autant plus important qu'en la matière, nous ne sommes pas concurrencés.
M. Navarro, qui comprendra que je ne réponde pas ici sur la SNCM, reproche à Météo-France d'ouvrir un peu trop facilement le parapluie en classant en vigilance orange des épisodes pluvieux anodins. Que se passerait-il si, l'événement météo était plus important que prévu ? Je n'ai pas de réponse passe-partout ; revenons aux outils, aux modèles, qui ne cessent de gagner en fiabilité ; François Jacq vous l'avait dit, nous gagnons un jour de prévision tous les dix ans et serons bientôt à quatre jours de prévisions fiables. De surcroît, nous affinons le zonage géographique afin de donner les prévisions les plus localisées possibles : nous travaillons sur des carrés de sept à huit kilomètres. Je suis conscient de l'impact économique de la météo. C'est un défi majeur que je suis prêt à relever !
Je suis très intéressé par la suggestion de M. Dantec d'une collaboration au bénéfice des pays du sud. La France doit occuper le terrain et se mettre en ordre de bataille afin de doter les pays émergents d'outils de précision sur le modèle français. Nous participerons ainsi au rayonnement de la science française tout en apportant une aide décisive au développement économique.