… le reste n’ayant pas beaucoup de sens par rapport aux services rendus ?
Tous les experts français – je sais bien que cela n’a pas forcément d’importance –, la Commission européenne, l’OCDE et les agences de notation confirment qu’il n’y a plus de marges budgétaires en France et qu’on est au bout du bout de la pression fiscale.
Et voilà que le Premier ministre annonce la remise à plat de la fiscalité. Mon collègue Philippe Bas, qui est d’une nature généreuse, dit que nous sommes prêts à y travailler. Reste qu’on ne comprend pas très bien ce que signifie une telle annonce, parce que deux semaines auparavant M. Moscovici déclarait que le Gouvernement n’avait pas la volonté aujourd’hui de bouleverser le système ni de le transformer. Là encore, il faudrait que le Premier ministre et son ministre de l’économie et des finances se mettent d’accord.
En 2014, les ménages vont supporter, à hauteur de 12 milliards d’euros, de nouveaux prélèvements, véritable inventaire à la Prévert : TVA au 1er janvier 2014, 6, 5 milliards d’euros ; réforme des retraites, 2, 5 milliards d’euros, auxquels il faut ajouter l’augmentation des cotisations retraite et la fiscalisation de la majoration de 10% pour les retraités ayant eu trois enfants ; nouvel abaissement du plafond du quotient familial ; suppression – on le savait déjà – de l’exonération fiscale des complémentaires santé ; suppression de réductions d’impôts pour enfants scolarisés, etc. Et je ne reviens pas sur la suppression de l’exonération des heures supplémentaires.
Certains imputent les difficultés actuelles au précédent gouvernement et nous renvoient à son héritage. Mais quel héritage ? En quoi avez-vous inversé, monsieur le ministre, la politique que vous critiquiez alors en la qualifiant de « politique de dette », puisque la dette, en moins de dix-huit mois, s’est accrue de près de 200 milliards d’euros ?
Mais, au-delà, plus d’envie, plus de volonté, plus de crédit. Les Français n’y croient plus, les entreprises françaises n’y croient plus, les délocalisations se multiplient, les investisseurs ne viennent plus !
Qu’est-ce qu’on va faire ? Par définition, les années 2014 et 2015 seront extraordinairement difficiles. Nous l’avons dit, il faudrait évidemment réduire davantage les dépenses. Or, sincèrement, monsieur le ministre, et vous en conviendrez, votre politique consiste non pas à réduire les dépenses, mais à en réduire seulement la progression…