… lentement mais sûrement : certains orateurs ont évoqué sa décision d’adopter un salaire minimal et la Commission européenne a attiré l’attention du gouvernement allemand sur ses excédents commerciaux réalisés au détriment de ses partenaires européens. Par ailleurs, la France et l’Italie viennent de lancer un appel commun pour une politique d’investissement en Europe qui soutienne la croissance. Nous avons donc quelques raisons d’espérer.
Je souhaite évoquer maintenant le programme d’investissements d’avenir, puisque ces investissements sont inscrits dans le présent projet de loi de finances.
Ce programme répond à une philosophie qui n’est pas nouvelle, mais qui est particulièrement représentée en France : l’État doit remplir son rôle d’investisseur, cette fonction étant d’autant plus cruciale dans des périodes comme celle que nous connaissons actuellement. Cette philosophie avait inspiré le premier programme d’investissements d’avenir, voté en 2010 à la suite du rapport Juppé-Rocard et financé, à hauteur de 35 milliards d’euros, par le grand emprunt. Ces crédits seront bientôt tous consommés et il était donc nécessaire de passer à une deuxième phase : tel est l’objet du nouveau programme d’investissements de 12 milliards d’euros.
Ce programme fixe trois objectifs : soutenir la recherche et l’université, encourager l’innovation et la recherche industrielle – ces objectifs peuvent sembler très convenus, mais l’innovation permet aux entreprises de gagner des parts de marché à l’étranger –, accompagner et accélérer la transition énergétique et écologique, enfin. J’aurais souhaité pouvoir m’adresser aux membres du groupe écologiste pour bien souligner ce dernier aspect.
À l’Assemblée nationale, certains se sont amusés, peut-être avec une relative mauvaise foi, à intégrer ces 12 milliards d’euros dans le déficit de l’État pour 2014, afin de démontrer que le Gouvernement présentait un budget non sincère. Ce raisonnement ne résiste pas à l’analyse.
D’une part, une grande partie des dépenses prévues dans le programme d’investissements d’avenir ont vocation à constituer des actifs.