Intervention de Bernard Cazeneuve

Réunion du 21 novembre 2013 à 15h00
Loi de finances pour 2014 — Discussion générale

Bernard Cazeneuve :

Madame la présidente, monsieur le président de la commission des finances, monsieur le rapporteur général, mesdames, messieurs les sénateurs, au moment où nous concluons cette discussion générale, je voudrais répondre à l’ensemble des orateurs qui se sont exprimés, en les remerciant tous, indépendamment de leur sensibilité politique, de leur contribution à ce débat, des réflexions qu’ils ont bien voulu formuler, des interrogations et questionnements qu’ils ont fait naître à la faveur de nos échanges.

Je voudrais bien entendu adresser des remerciements aux sénatrices et sénateurs de la majorité pour leur soutien. Ils ont, les uns et les autres, balayé un très grand nombre de questions sur, tout à la fois, le rétablissement des comptes publics, la situation des finances locales, l’évolution des prélèvements obligatoires.

Je voudrais également indiquer aux sénatrices et sénateurs de l’opposition que leurs interventions correspondaient très exactement à ce que j’attendais. J’y ai retrouvé tous les thèmes que je pressentais et il y a une parfaite adéquation entre ce que j’ai entendu dans cet hémicycle et ce que j’ai pu entendre à l’Assemblée nationale par le truchement des parlementaires de l’opposition.

Je voudrais profiter de la clôture de cette discussion générale pour revenir sur un certain nombre de sujets et compléter mon intervention de ce matin.

Tout d’abord, Jean Arthuis disait : N’évoquez plus le passé, dites simplement ce que vous faites. Je suis prêt à procéder de la sorte, dès lors que les membres de l’opposition ne se mettent pas à examiner la politique que nous menons à l’aune de critères n’ayant jamais prévalu lorsqu’il s’agit de regarder ce qui s’est passé auparavant.

On ne peut pas faire comme si, à notre arrivée au pouvoir, en 2012, les budgets étaient tous à l’équilibre, la dépense publique était maîtrisée et les impôts n’existaient pas. Voici la situation que nous avons trouvée en 2012 : les déficits avaient pris des proportions abyssales, la dette était une augmentation exponentielle, les dépenses publiques avaient nettement progressé et notre décrochage par rapport à l’Allemagne était acté, et en témoigne l’importance du déficit du commerce extérieur.

Certes, exiger que nous fassions en dix-huit mois tout ce qui n’a pas été fait en dix ans peut se justifier dès lors qu’on est dans l’opposition. Mais on ne peut pas demander à la majorité d’entendre tout cela sans rappeler ce qu’elle a trouvé à son arrivée et d’où elle est partie pour obtenir les résultats constatés aujourd’hui.

Je souhaiterais, à cet égard, reprendre des éléments très concrets et précis, à l’attention à la fois de M. le président de la commission des finances, qui a fait un exposé très complet, très documenté, mais avec qui je ne suis pas en accord, et de l’ensemble des orateurs de l’opposition.

Prenons en premier lieu l’évolution de la dépense. Voilà que vous considérez, mesdames, messieurs les sénateurs de l’opposition, qu’il faudrait aujourd’hui maîtriser la dépense de façon absolument drastique, en faisant baisser massivement les dépenses publiques comme si celles-ci n’avaient pas une tendance naturelle à l’augmentation, et vous allez jusqu’à remettre en cause nos propres économies.

Je voudrais donc donner des chiffres précis, car, en tant que ministre du budget, je ne connais que les chiffres. Entre 2007 et 2012, vous avez fait progresser la dépense publique de 170 milliards d’euros. En pourcentage, cette augmentation s’est établie à 2, 3 % entre 2002 et 2007 et à 1, 7 % entre 2007 et 2012. Le budget que nous présentons fait état d’une hausse de la dépense publique de 0, 4 %, ce qui signifie qu’en dix-huit mois, nous avons divisé par cinq le rythme de progression enregistré.

Ce n’est pas suffisant, dites-vous. Certes. Cela ne l’est pas non plus pour nous. Mais que ne l’avez-vous fait avant, puisque pendant dix ans le rythme d’augmentation de la dépense publique a été celui que je viens de vous indiquer ?

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