ou au moins à 300 millions et, comme le suggère M. Michailof, d'affecter 100 millions à un « fonds fiduciaire multi-bailleurs Mali » pour que la France puisse participer au pilotage de la gestion des ressources multilatérales. Il faudrait amorcer la pompe avec 100 millions et compléter les financements par des fonds partenaires, en s'imposant comme l'expert principal pour la mise en oeuvre de ces actions.
Nous recommandons aussi de doubler les crédits FSP et de les affecter prioritairement à l'appui institutionnel des pays sahéliens pour remettre en marche les institutions déliquescentes, surtout en milieu rural. On est actuellement à 3 ou 4 millions.
Afin de dégager des ressources sur le budget APD, il conviendrait de ramener à 150 millions le fonds sida, ce qui représenterait une économie de 210 millions. Certes, notre lutte contre le sida est saluée dans le monde, mais je ne suis pas sûr que les 362 millions que nous y affectons soient absolument indispensables. Il conviendrait aussi de raboter nos multiples contributions à la cinquantaine de fonds des Nations unies, dont l'efficacité a été discutée ; cela représenterait une économie de 25 millions. Il serait également possible d'économiser 25 millions sur les dotations budgétaires accompagnant les concours FMI.
Les SCAC font souvent doublons avec l'AFD. Avec une vraie volonté politique au sommet de l'État, nous pouvons réorienter entre 150 et 250 millions d'euros vers le Mali, sur un budget global de 4,2 milliards d'euros d'autorisations d'engagement. Il y a urgence, en effet, indépendamment des aides à moyen et à long terme qu'il faudra apporter, à donner du travail à toute cette jeunesse désoeuvrée, offerte aux trafics, à la drogue et à l'extrémisme religieux. Nous pourrions investir dans les infrastructures et dans la formation. Mon département a monté une radio locale au Burkina Faso, qui regroupe essentiellement des femmes autour de la culture, de l'acquisition et de la vente de plants, de microcrédit. Ce type d'actions peu coûteuses a des effets vertueux.
Nous souhaitons que soit mise en place une vraie stratégie d'influence au sein des instances multilatérales. À la différence des Britanniques, nous avons été incapables d'avoir une influence significative sur la nature des programmes et des projets financés par l'aide européenne et internationale. L'approche en termes d'effet de levier, dont nous nous targuons, est statistique et globale. Nous poussons ces instances à intervenir en Afrique, mais ne nous soucions pas assez de la nature et des modalités de leurs actions. Notre influence n'est pas à la hauteur de nos compétences ni des moyens humains et financiers que nous déployons.
Nous proposons d'adopter le budget de la mission « aide au développement ».