Intervention de Aline Archimbaud

Réunion du 28 novembre 2013 à 9h30
Financement de la sécurité sociale pour 2014 — Question préalable

Photo de Aline ArchimbaudAline Archimbaud :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le groupe écologiste votera contre cette motion, et ce pour deux raisons.

Tout d’abord, nous ne pouvons cautionner le point de vue selon lequel ce projet de loi de financement de la sécurité sociale se situerait dans le simple prolongement de la politique du gouvernement précédent.

Ne soyons pas amnésiques : les PFLSS présentés par les gouvernements précédents ont accumulé, aggravé, accru les déficits des comptes sociaux et laissé exploser les inégalités sociales en général, singulièrement en matière d’accès aux soins et à la santé.

Je n’oublie pas non plus un certain nombre de discours stigmatisant les chômeurs et les précaires, et cette chasse à la fraude sociale des plus pauvres de nos concitoyens que les responsables gouvernementaux de l’époque nous présentaient comme la solution miracle pour réduire le déficit de l’assurance maladie ! Or les études récentes montrent que les solutions sont ailleurs.

Mais il est une seconde raison pour laquelle nous ne voterons pas ce texte, c’est le souci que nous avons de privilégier en toutes circonstances le débat démocratique.

Un tel débat est d’autant plus important qu’il se tient au sein d’une société traversant une crise économique, sociale, démocratique et morale très profonde, cette société qui est en proie à l’angoisse, aux crispations, aux corporatismes de toutes sortes et à la perte de repères et du sens de l’intérêt général. Alors que de dangereux extrémistes font fleurir çà et là les discours démagogues et populistes pour tenter de manipuler l’opinion publique, nous ne pouvons refuser que le débat ait lieu ici.

Nous regrettons que, pour la deuxième année consécutive, l’une des deux chambres du Parlement soit mise en situation de ne pas pouvoir examiner un texte aussi important que celui qui concerne les dépenses de sécurité sociale, soit, mes chers collègues, un quart de notre PIB !

C’est à nouveau toute la question d’un début de réforme de la politique de santé, de la politique familiale et de la politique en direction des personnes âgées qui ne sera pas débattue dans cette assemblée. La confrontation démocratique des points de vue n’aura pas lieu !

Une telle situation - je sais qu’un certain nombre ici sont du même avis - doit nous amener à nous interroger sur notre rôle de sénateurs, sur l’utilité de l’énergie que nous dépensons à analyser les projets de loi et à préparer des amendements.

Pour ces deux raisons fondamentales, le groupe écologiste votera contre cette motion.

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