Dans le contexte actuel, il n’est évidemment pas envisageable de demander un effort supplémentaire aux citoyens européens ; il faut donc trouver d’autres financements.
La taxe sur les transactions financières peut constituer une réponse. Et qu’en est-il des project bonds ? Personne ne le sait.
Parler du budget européen, c’est aussi, et même avant tout, dirai-je, parler de ce que nous voulons faire avec nos partenaires.
L’Europe a su réagir à sa façon face à la crise financière et économique, certes parfois dans l’improvisation et de manière imparfaite, mais en évitant malgré tout la faillite de son système bancaire. Après le temps de l’urgence est venu le temps de la reconstruction. De grandes avancées ont été obtenues dans la « gouvernance économique » que nous appelions de nos vœux depuis si longtemps.
Aujourd’hui, il faut aller plus loin. Sur l’initiative du Président de la République, François Hollande, la croissance et l’emploi ont été remis au cœur de la stratégie européenne, ce qui est un marqueur non négligeable : 142 milliards d’euros y seront consacrés pendant la période du cadre financier pluriannuel. C’est vraiment la première priorité. Qu’il s’agisse de la recherche, de l’innovation, de l’énergie, des transports, du numérique, il y a là un potentiel d’emplois, la base d’une capacité industrielle. Il faut une véritable stratégie européenne dans ces domaines. Sur ce point, nous notons avec satisfaction les intentions affichées par le dernier Conseil sur le numérique et l’innovation.
Le dossier de la politique agricole commune nous donne actuellement un autre motif de satisfaction. Nous souhaitons que soit confirmée la redistribution des aides en faveur de l’élevage annoncée par le Président de la République, le Premier ministre et le ministre de l’agriculture.
La deuxième priorité, également soulignée par l’orateur précédent, est pour nous la mise en place des marqueurs d’une Europe plus solidaire qu’elle ne l’a été jusqu’à présent. Sous l’impulsion de notre pays, l’aide alimentaire aux plus démunis a été rétablie et, autre effort significatif, un fonds pour l’emploi des jeunes doté de plus de 6 milliards d’euros a été créé.
Nous sommes partagés entre, d’une part, ce que nous voudrions pour l’Europe et, d’autre part, les actions nouvelles, propres à nous donner de l’espoir, entreprises sur l’initiative de MM. François Hollande et Jean-Marc Ayrault.
Nous souhaitons une Europe qui soit aimée de nos concitoyens, plus efficace en termes d’emploi et de croissance, plus solidaire, mieux comprise et plus proche de la population.
Nous ne voudrions pas que, dans notre pays, lequel est avec l’Allemagne l’un des fondateurs de l’Europe, les électeurs des partis républicains, de gauche comme de droite, restent chez eux lors des prochaines élections européennes, au lieu de se rendre aux urnes.
Nous pensons, monsieur le ministre, qu’il est urgent d’agir, avec force et précision, pour faire en sorte que l’Europe se rapproche des citoyens et réponde à leurs attentes. Je sais que vous travaillez en ce sens, avec le Président de la République et le Premier ministre. §