Pourquoi, encore et encore, vouloir faire en sorte que l’OFII n’ait pas les moyens d’agir ? Pardonnez-moi, mais il y a tout de même un moment où il faut revenir sur terre !
La politique actuellement appliquée en matière de droit d’asile et d’intégration, qui n’est pas la mienne, est à bout de souffle. Le ministre de l’intérieur lui-même le reconnaît et annonce qu’un texte devra venir réformer tout cela, théoriquement après les élections municipales. On lui a d’ailleurs remis aujourd'hui des conclusions qui devraient servir de base à cette future réforme.
Dans un rapport de la commission des finances, il est bien expliqué que, au-delà de toutes les mesures financières liées à l’accueil, au logement ou encore au versement de l’allocation, la diminution considérable des ressources de l’OFII pose un véritable problème. Non seulement l’État, désargenté, lui donne moins d’argent, mais en plus il plafonne la part des taxes qui lui sont affectées. Les ressources de l’OFII sont ainsi rognées de tous côtés et, de ce fait, sa capacité d’action est de plus en plus limitée. Résultat : il réduit ses interventions, notamment en ce qui concerne les cours de français, les cours d’instruction civique, tout ce qui vise à une meilleure intégration des personnes étrangères arrivant en France.
Si, d’une manière ou d’une autre, on continue à ne pas donner à l’OFII les moyens de mener son action, il faut en avoir bien conscience, tout naturellement, certains finiront par dire au ministre de l’intérieur : « Puisque les organismes travaillant à l’intégration des personnes étrangères disposent de moyens de plus en plus réduits, vous devez faire en sorte que ces personnes soient moins nombreuses ! »
Car on ne peut pas tout avoir ! On ne peut pas vouloir une politique d’ouverture et d’accueil et, ensuite, priver de moyens les organismes dont la mission est d’enseigner le français, l’instruction civique, les règles de la société française, et de favoriser ainsi l’intégration.
Vous l’avez compris, mes chers collègues, je suis très hostile à toutes les mesures tendant à réduire, à terme, les moyens de l’OFII.