Intervention de Roger Karoutchi

Réunion du 27 novembre 2013 à 14h30
Loi de finances pour 2014 — Article 34 bis nouveau suite

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Je conçois qu’on conteste cette taxe sur le plan des principes, encore qu’il soit de règle en Europe, comme M. le ministre vient de le signaler, qu’une somme limitée soit acquittée. Le montant prévu en France, qui a été réduit de 110 à 50 euros l’année dernière, est à peu près identique à ce qu’il est dans les autres pays européens.

Seulement, la suppression de cette taxe entraînerait pour l’OFII une perte de recettes ; M. le rapporteur général de la commission des finances l’évalue à 1 million d’euros, mais je pense qu’elle serait plus proche de 2 millions d’euros.

Or le budget de l’OFII, déjà très contraint, baissera d’un peu plus de 2 millions d’euros en 2014. Si on le réduit encore de 2 millions d’euros sans que l’État consente un effort à travers une dotation compensatoire, je ne suis pas sûr qu’on change grand-chose au sort des demandeurs, mais je suis certain qu’on placera l’OFII dans une difficulté considérable.

Avec un budget en baisse de 2 millions d’euros, cet office prépare déjà la suppression de cours de français et d’instruction civique. Si on lui retire 2 millions d’euros supplémentaires, sans compensation, il ne pourra plus s’en sortir !

Je ne suis pas un défenseur acharné de l’OFII, mais il faut savoir ce que l’on veut. Cet office est l’arme de l’intégration : en préparant mon rapport sur la gestion de l’asile, j’ai constaté que l’office se bat pour apprendre le français aux personnes régularisées et pour les aider à s’intégrer dans la société française.

Mes chers collègues, déséquilibrer cet organisme, qui est un puissant outil d’intégration, serait dangereux pour tous, car l’acceptation des entrées sur le territoire est d’autant plus forte que l’intégration se fait bien. Si l’on déséquilibre les organismes chargés de favoriser cette intégration, on prend de vrais risques !

Les 2 millions d’euros perdus par l’OFII pourraient être compensés par l’État, mais je n’ai pas le sentiment que M. le ministre soit disposé à prendre un tel engagement. Dans ces conditions, arrêtons de déshabiller complètement l’OFII et ne prenons pas le risque de placer l’organisme chargé de l’intégration dans une situation catastrophique !

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