Je profite de l’examen de cet amendement pour faire part de quelques réflexions sur cette question.
D’abord, le dispositif du bonus-malus permet de témoigner d’une volonté politique, en orientant les choix des automobilistes vers des modèles moins polluants. Je rappelle que la France développe une filière de véhicules électriques qui mérite d’être soutenue, et les dispositions dont nous débattons vont dans ce sens.
Il n’empêche qu’il conviendrait de réfléchir sur les critères pris en compte pour calculer le bonus-malus. Actuellement, pour déterminer si un véhicule est polluant ou non, on ne considère que son niveau d’émission de CO2, sans s’intéresser à ses émissions d’oxyde d’azote ou aux rejets résultant de la combustion incomplète du carburant, aussi polluants, voire plus, que le CO2 lui-même.
Par ailleurs, la mise en place du bonus-malus a profondément marqué et transformé l’industrie automobile française. En effet, au début, les malus s’appliquaient à des véhicules produits en France et les bonus à des véhicules produits à l’étranger, ce qui explique pour une part la crise que connaît aujourd’hui notre filière automobile.
C’est pourquoi il faut veiller à ce que toute politique volontariste dans le domaine industriel soit en accord avec les capacités de notre pays en la matière. Par conséquent, je suis d’avis qu’il faudrait revoir les critères de calcul du bonus-malus au cours des prochaines années, lesquels ne me semblent pas tout à fait adéquats, sauf pour les véhicules électriques.