Intervention de Bernard Cazeneuve

Réunion du 27 novembre 2013 à 14h30
Loi de finances pour 2014 — Article 38

Bernard Cazeneuve, ministre délégué :

S’il y a dans cet hémicycle des élus qui sont conscients de l’avantage de la grande vitesse et de la modernisation des infrastructures ferroviaires, ce sont bien les élus bas-normands !

Je voudrais néanmoins rappeler quelques réalités. En effet, nous pouvons chacun brandir nos lignes de chemin de fer, arguer de l’urgence, demander des garanties, etc. Des engagements, je peux en prendre, mais, compte tenu de la longévité moyenne d’un ministre du budget, il est impossible d’être certain que les engagements que j’aurai pris seront tenus.

Il faut donc revenir aux réalités, sinon nous continuerons, amendement après amendement, à creuser le déficit budgétaire. Depuis le début de nos débats, je vous le rappelle, les dépenses nouvelles votées par les sénateurs s’élèvent à 12 milliards d’euros. Moi, je suis obligé d’articuler mon raisonnement à partir des chiffres, parce que je dois la vérité à tous les sénateurs qui interpellent le Gouvernement. Et la vérité, c’est que nous avons trouvé un schéma national des infrastructures de transport qui prévoyait 245 milliards d’euros d’investissements, mais ceux-ci n’étaient pas financés.

Premièrement, la capacité d’investissement de l’État sur les infrastructures de transport est de 2 milliards d’euros par an. Or, sur ces 245 milliards d’euros d’investissements, la participation de l’État qui était attendue était de 88 milliards d’euros. Il aurait donc fallu quarante-quatre ans pour honorer les promesses que nous avons trouvées !

Deuxièmement, une partie des infrastructures de transport avait vocation à être financée par l’écotaxe poids lourds, laquelle, pour l’instant, est suspendue.

Troisièmement, pour compenser le retard de perception de l’écotaxe, il faut réaliser des économies en dépenses, de manière à assurer le financement des infrastructures que vous appelez de vos vœux.

En d’autres termes, dans un contexte aussi contraint que celui d’aujourd’hui, prendre des engagements allant jusqu’à la précision des modalités de financement de chacune des lignes serait, de ma part, irresponsable, absolument mensonger et irrespectueux vis-à-vis de la représentation nationale.

Reste que nous sommes déterminés à financer ces infrastructures. Vous en trouverez la meilleure preuve dans les décisions annoncées par le Premier ministre en juillet dernier concernant l’allocation d’une partie du PIA à cette fin. Par ailleurs, nous allons continuer, dans les mois qui viennent, à parfaire le schéma de financement des infrastructures de transport de sorte que, dans le cadre des priorités définies par la commission « Mobilité 21 », nous puissions respecter les engagements de l’État.

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