Si nous ne faisons pas ce travail, qui vise à faire en sorte que chaque euro dépensé soit un euro utile et, par conséquent, que nous acceptions de remettre à plat des politiques publiques pour améliorer leur efficacité demain, alors nous ne garantissons pas la pérennité dans le temps des services publics et de la protection sociale. §, en nous attachant à faire un travail de méthode très important.
Je pense à un certain nombre de grands républicains qui ont fait ce travail par le passé : Pierre Mendès-France, Jacques Delors ou tant d’autres encore, qui ont aimé les services publics et la protection sociale. Bien campés là où ils étaient sur un plan politique, ils n’en croyaient pas moins à l’absence d’antinomie entre des valeurs auxquelles on adhère, des convictions que l’on affiche et une certaine exigence de gestion dans un contexte difficile.
Donc, nous ferons ce travail ! Toutefois, mesdames, messieurs les sénateurs, vous verrez qu’à l’occasion de ce travail, auquel nous invitait tout à l’heure le sénateur Vincent Delahaye, que je salue pour la qualité de ses interventions, nous ne serons pas d’accord sur les dépenses à retenir ou à supprimer, ni sur le modèle social que nous voulons faire prévaloir. Nous ne serons pas d’accord sur tous ces points car, même lorsque l’objectif de la dépense publique est affiché, il demeure des sensibilités dans ce pays qui témoignent du fait que la conception du service public et de la protection sociale n’est pas la même selon la famille politique à laquelle on appartient et la maison dans laquelle on habite.