Quant à l’industrie russe, elle s’est engagée dans une renaissance fortement soutenue par l’État. N’oublions pas le Canada, avec Bombardier, ni le Brésil, avec Embraer, dont les projets d’avions monocouloirs concurrenceront à terme ceux de Boeing et d’Airbus.
Le duopole Boeing-Airbus est peut-être déjà derrière nous. L’investissement dans l’innovation et la créativité est donc plus que jamais nécessaire pour maintenir la compétitivité de l’offre de l’industrie française. Pour le dire autrement, l’aviation civile de 2040 se prépare dès aujourd’hui en ne ratant pas les innovations et les ruptures technologiques. Cela passe par un soutien public fort à la recherche-développement et à l’innovation dans la production industrielle, mais aussi par un accompagnement public visant à pérenniser nos positions sur les marchés à l’exportation. La question est bien là : ne baissons pas la garde, car les ruptures technologiques arrivent vite.
Le renforcement de la concurrence concerne aussi les systémiers et les équipementiers, qui doivent faire face à des groupes américains de plus en plus présents, tandis que des pays émergents comme la Chine et la Russie veulent constituer leurs propres champions.
Tel était le premier point de mon intervention : la concurrence est là, et nous sommes à un tournant. Le deuxième élément sur lequel je veux insister, c’est l’importance de la recherche. Face à une concurrence de plus en plus rude, il est indispensable de garder une longueur d’avance en matière d’innovation et d’offre commerciale pour répondre aux attentes des clients. Ces derniers ont des exigences toujours plus fortes en termes de performance des aéronefs, de maintenance et d’impacts environnementaux.
Notre industrie et l’industrie européenne sont engagées dans une course contre la montre. Les investissements dans la recherche en amont et en aval sont indispensables pour que la France conserve sa place en 2040. Afin de préserver l’avance de la France et de l’Europe, nous devons prendre les bonnes décisions. La France doit préparer dès aujourd’hui les futures générations de moyens de transport aérien pour 2025 et au-delà, si elle veut maintenir sa compétitivité internationale.