Nous devons être à la hauteur de ce qui fut réalisé de belle manière.
Au-delà des choix géographiques identifiés, cher Jean-Jacques Mirassou, il est évident que toute une industrie, toute une filière est concernée.
L’aviation civile est, comme cela a été souligné à plusieurs reprises, une industrie où notre pays est un acteur de rang mondial, qu’il s’agisse des aéroports, de l’activité de sa principale compagnie aérienne ou de son offre d’avions, domaine dans lequel la France est peut-être le seul pays, avec les États-Unis, à posséder un grand constructeur, un grand motoriste et un grand spécialiste d’avionique.
Ce secteur représente, nombre d’intervenants l’ont souligné, plus de 800 000 emplois et 4 % du PIB. L’enjeu est donc important. Le secteur aéronautique a un effet d’entraînement pour le pays tout entier et représente un modèle d’organisation. J’en ai été à plusieurs reprises témoin. Je mesure la passion des industriels, et de celles et ceux qui sont impliqués, qui forment des grappes d’entreprises, des solidarités d’entreprises de filière. Dans une perspective d’avenir, les plus gros acteurs aident et accompagnent les PME et les chercheurs.
Ce secteur se caractérise cependant par des situations contrastées. Si la construction aéronautique connaît une situation favorable, tout comme les aéroports, toutes les compagnies aériennes françaises sont confrontées à un déficit de compétitivité qui leur fait perdre des parts de marché et fragilise leur avenir. Le Gouvernement assume les difficultés et cherche à apporter une réponse quotidienne aux plans sociaux douloureux, qui doivent redonner de la compétitivité aux entreprises et aux compagnies aériennes.
L’action que mène le Gouvernement depuis plus d’un an s’articule autour de trois objectifs principaux, qui répondront peut-être à vos constats, à vos inquiétudes ou correspondront à vos suggestions.
Tout d’abord, il s’agit de maintenir dans la durée l’excellence des secteurs de la construction aéronautique et des aéroports. Il s’agit, ensuite, d’assurer la mise en œuvre de la modernisation des systèmes de navigation aérienne, au niveau français et surtout européen. Ce point nourrit d’intenses débats lors des réunions du conseil des ministres européens des transports. Enfin, il s’agit d’accompagner immédiatement les efforts de productivité et de restructuration des compagnies aériennes françaises.
Ainsi, comme vous avez pu le constater lors de notre débat, monsieur le rapporteur, une grande partie de vos propositions, indispensables pour maintenir notre place jusqu’en 2040 et au-delà, ont déjà été mises en œuvre ou sont sur le point de l’être. Elles inspireront l’action du Gouvernement, d’autant que le constat et le désir d’efficacité sont partagés sur toutes les travées, quelles que soient les sensibilités politiques.
Vous avez tous évoqué les soutiens publics à la recherche aéronautique. Ceux-ci, contrairement à ce qui a pu être dit, sont restés très élevés dans un contexte de finances publiques contraint.
Fleuron de l’industrie nationale, l’industrie aéronautique participe à la reconstruction industrielle de notre pays par sa création continue d’emplois très qualifiés : 60 000 embauches depuis 2008 et près de 15 000 embauches prévues en 2013. Elle contribue également à la création de la richesse nationale en étant, en particulier, le premier contributeur à la balance commerciale, avec un excédent de plus de 20 milliards d’euros en 2012.
L’industrie aéronautique réalise des investissements considérables sur le territoire, dans le domaine de la recherche et du développement. Cet effort important est consenti sur des cycles très longs, car la rentabilité financière n’est souvent atteinte que vingt ans à vingt-cinq ans après le début des investissements. Il faut essayer de se projeter et de guider le mieux possible les premiers investissements. Dans la mesure où il s’agit d’une projection à long terme, l’action de l’État et la mobilisation des moyens publics n’en sont que plus fondamentales, voire indispensables, pour impulser le mouvement.