En Allemagne, l'industrialisation et la capacité exportatrice de l'industrie sont une préoccupation de l'ensemble des milieux de la société. Christian Bataille et moi-même avions effectué, pour l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, un déplacement en Allemagne. À cette occasion, nous avions visité six Länder dont le Bade-Wurtemberg. La ville de Stuttgart est dirigée par un écologiste. Or, la banque régionale du Bade-Wurtemberg, à laquelle le Land participe, soutient le développement de Mercedes. La politique des Verts allemands n'est donc pas opposée au développement des voitures que Francis Grignon a évoquées. Elles font partie du prestige industriel du pays et de sa capacité d'exportation de produits à forte valeur ajoutée. La dominante économique surpasse les dominantes écologiques quand cela est estimé nécessaire.
Concernant la relation à la Russie, un pipeline traverse la Baltique. La compagnie qui le gère est dirigée par un ancien chancelier allemand... Pour le gaz, l'Allemagne est totalement approvisionnée par Gazprom.
Sur la question de l'hydrogène, sera présenté cet après-midi à l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques le rapport de Laurent Kalinowski et Jean-Marc Pastor. Beaucoup de pays envisagent d'utiliser cette source d'énergie.
Je me suis entretenu hier avec Bernard Decomps, docteur en physique qui a dirigé l'école normale supérieure de Cachan. Selon lui, nous pouvons aujourd'hui réduire la consommation électrique grâce à des techniques de fractionnement de l'approvisionnement. En coupant le courant deux dixièmes de seconde par seconde, la consommation électrique est réduite de 20 % sans nuire aux appareils concernés. Cette technique est bien maîtrisée en laboratoire et sera diffusée. Sur l'hydrogène, nous sommes loin de déboucher. Nous ne faisons pas de gaz naturel en France car nous appliquons le principe de précaution.