Je remercie nos rapporteurs pour ce rapport riche, bien documenté et très intéressant. Je ne connais rien au monde de la prostitution, mais j'ai une expérience du monde du Sida ; ce sont des milieux qui se rencontrent parfois. Je me posais des questions sur les différences d'échelles entre l'estimation du nombre de personnes prostituées en France - entre 20 000 et 40 000 - et les chiffres concernant les Pays-Bas ou l'Allemagne. Or du rapport entre le nombre de personnes prostituées et la population globale dépendent les politiques publiques menées. Ce n'est pas la même chose de mettre en oeuvre une politique publique pour 20 à 40 000 personnes, dont une forte majorité de femmes, et pour 400 000 prostituées comme en Allemagne. Ma deuxième question concerne le lien avec la drogue. Je voudrais donc savoir si l'un des freins que vous avez identifiés ne vient pas de la puissance de la mafia, y compris en France, qui ne permet pas d'aller plus loin qu'une sorte de « plafond de verre » et que l'on progresse, certes, mais jusqu'à un certain point seulement. Ma dernière question concerne les clients : ne sont-ils que des hommes ? On a vu que, pour les prostitués, il y avait 80 % de femmes et 20 % de garçons ou de transgenre ; pour les clients, quelles sont les proportions d'hommes et de femmes ? Je trouve qu'il y a là un effet « genre » très important.