Sur la prostitution étudiante, j'évoque une erreur ou un abus de langage. Il n'y a pas de statistiques précises. Ce n'est pas parce qu'on est étudiante que l'on aurait plus tendance à se prostituer. La seule réalité, c'est qu'on le fait à cause de difficultés financières. Il faut donc plutôt parler d'une prostitution de précarité que d'une prostitution étudiante : il n'y a pas lieu de stigmatiser ou de cibler une population en particulier. D'autant plus que lors de nos entretiens avec les syndicats étudiants, nous n'avons pas pu avoir la moindre donnée sur la réalité et l'ampleur de ce type de phénomène. Par ailleurs, il faut éviter d'opposer une prostitution qui serait « libre » à une prostitution qui ne le serait pas. Les auditions que nous avons menées montrent que si, à l'origine, la prostitution peut être un choix, cela devient rapidement une contrainte et très rapidement une obligation. Le plus classique, c'est que ces personnes sont très rapidement repérées et se trouvent « embarquées » dans les réseaux et leurs contraintes.