Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 9 janvier 2014 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Tournant social-libéral

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre :

Après la présentation du rapport Gallois, j’avais annoncé un pacte pour la croissance, la compétitivité et l’emploi. Vous avez fait allusion à certaines de ses mesures, mais on pourrait ajouter l’organisation en filière, l’évolution de notre système de formation professionnelle, le soutien aux PME, la création d’une banque publique d’investissement et, enfin, la baisse du coût du travail. Cette dernière coûtera – je le rappelle, car certains la critiquent – 20 milliards d’euros au budget de l’État. Cet effort considérable qui est demandé à tous les Français a pour but de redonner des marges de manœuvre aux entreprises. C’est en 2014 que ces mesures seront effectives.

L’année dernière, les entreprises qui en faisaient la demande avaient la possibilité d’anticiper le bénéfice de ce crédit d’impôt, grâce aux avances de trésorerie de la Banque publique d’investissement, mais seulement une petite partie des entreprises, en particulier les PME, y ont fait appel. Aujourd’hui, toutes les entreprises vont pouvoir bénéficier de cette baisse du coût du travail de 4 %, qui devrait leur donner une marge de manœuvre très importante et qui devrait atteindre jusqu’à 6 % en 2015.

Grâce à cette marge de manœuvre supplémentaire, nous souhaitons redonner aux entreprises les capacités d’investir, d’innover et d’embaucher, au moment où les efforts entrepris portent leurs fruits en matière de croissance. En effet, nous sommes repartis sur un rythme de croissance beaucoup plus élevé que celui que nous avons connu en 2013, alors que, pendant cinq ans, depuis la crise de 2008-2009, le taux de croissance a été de 0 % en moyenne, avec tous les dégâts qui en résultent en termes de chômage, de pertes d’emplois dans les régions et de destructions d’entreprises. Voilà la réalité que nous connaissions dans notre pays !

Mais l’activité redémarre, en France et en Europe. C’est donc maintenant qu’il faut consolider notre situation. Tel est le sens du pacte proposé par le Président de la République aux entreprises et aux partenaires sociaux, pour que le redressement soit au service de l’emploi. La priorité de toutes les priorités, avec le retour de la croissance, c’est la création d’emplois. Dans cette bataille décisive, vous pourriez aussi apporter votre concours, au lieu de présenter des propositions démagogiques !

L’enjeu est essentiel pour l’avenir de notre pays. Bien sûr, nous n’en avons pas fini avec les difficultés financières, notamment avec la réduction de la dette, indispensable pour rendre des marges de manœuvre à notre pays ; le chantier est loin d’être terminé. Pour autant, nous voulons à tout prix préserver les fondamentaux de notre modèle social.

Comme l’a dit le Président de la République, mais cela, vous ne l’avez pas évoqué dans votre intervention, l’enjeu, c’est de réformer notre pays, de le moderniser, sans pour autant défaire ce qui fait sa cohésion, en particulier sa cohésion sociale, c’est-à-dire notre modèle social. Pour cela, il faut accepter des réformes, et la France est capable de se réformer !

Je voudrais prendre plusieurs exemples pour montrer que nous sommes capables de nous réformer, contrairement à ce qu’on dit dans cette espèce de mauvaise mode de France bashing dans laquelle vous vous laissez parfois entraîner. Qui donc a été capable de créer les conditions permettant aux partenaires sociaux de trouver, le 11 janvier 2012, un accord pour la réforme du marché du travail ? C’est cette majorité !

Il y a également eu la réforme des retraites.

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