Intervention de Serge Dassault

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 28 janvier 2014 : 3ème réunion
Audition de M. Bernard Cazeneuve ministre délégué chargé du budget sur les résultats de l'exercice 2013

Photo de Serge DassaultSerge Dassault :

N'êtes-vous pas inquiet sur l'avenir de notre notation, qui pourrait bien baisser, un jour prochain, ce qui augmenterait la charge de la dette ? Nous l'avons évité de peu, sans doute grâce aux récentes déclarations du Président de la République. Encore faut-il qu'il joigne les actes aux paroles et que le déficit budgétaire baisse. J'ai été surpris de l'absence de collectif en 2013. Nous n'avons appris le résultat 2013 qu'après avoir voté le budget 2014, ce qui n'est pas normal : le résultat de l'année précédente devrait déterminer le budget de l'année suivante.

Pourquoi augmentez-vous les dépenses ? Ce n'est pas ainsi que vous arriverez à l'équilibre. L'objectif présidentiel de baisse du chômage ne semble devoir être poursuivi que par les emplois d'avenir et les contrats de génération. Cela coûte cher (4 milliards à 5 milliards d'euros) et c'est illusoire : un chef d'entreprise n'embauchera jamais quelqu'un dont il n'a pas besoin. Il n'embauchera que lorsqu'il pourra licencier. C'est pourquoi le « pacte de responsabilité » est voué à l'échec : comment pouvez-vous penser qu'une entreprise embauche parce que ses charges baisseront de 5 % à 10 %, pas plus ? Elle n'embauche que si elle a des clients, si elle peut investir, si elle n'est pas trop imposée. Nous ne retrouverons jamais la croissance avec des impôts tels qu'aujourd'hui. Le produit de l'impôt sur le revenu baisse ? C'est que les gens qui gagnent de l'argent s'en vont : notre pays se vide de ses éléments les plus dynamiques, ses investisseurs et ses enfants, qui considèrent qu'ils n'y a plus d'avenir en France à cause des impôts. Monsieur le Ministre, réfléchissez davantage aux problèmes financiers, à la situation des entreprises !

Le déficit public atteint 4,1 % du PIB ; le budget 2014 prévoit 3,6 %, mais il sera peut-être supérieur à 4 %. L'équilibre budgétaire est un mirage : il s'éloigne au fur et à mesure que l'on avance. Équilibrez le budget, baissez les dépenses, n'embauchez personne ; chaque projet de loi dont nous sommes saisis contient des dépenses nouvelles cachées !

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