Intervention de Jean-Pierre Caffet

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 28 janvier 2014 : 3ème réunion
Audition de M. Bernard Cazeneuve ministre délégué chargé du budget sur les résultats de l'exercice 2013

Photo de Jean-Pierre CaffetJean-Pierre Caffet :

Comme l'a dit le Président de la République dans sa conférence de presse du 14 janvier, beaucoup ont sous-estimé la crise, y compris nous-mêmes. Les dépenses reculent de plus de 3 milliards d'euros par rapport à la LFI. Bien entendu, moins de croissance implique moins de recettes ; mais on ne pas reprocher au Gouvernement d'avoir laissé dériver la dépense et d'utiliser les stabilisateurs automatiques au-delà du rôle qui leur est assigné.

Nous avons un débat sur la courbe de Laffer ; je suis bien incapable de distinguer dans la diminution de recettes ce qui relève de la baisse de l'activité et ce qui relèverait de l'excès d'impôt. Si l'on croit que la diminution des recettes en exécution par rapport à la LFR lui est imputable, il ne s'agit que de 3,5 milliards d'euros sur des dépenses totales de 368 milliards d'euros du budget de l'État, soit 1 % ! Et c'est certainement discutable.

Nous nous sommes trompés dans nos hypothèses macroéconomiques. Si nous comparons l'exécution 2013 à l'exécution de 2012, les recettes augmentent de 13 milliards d'euros et le déficit baisse de 12 milliards d'euros. Le président lie la hausse des recettes à celle de l'IR et de l'IS ; c'est peut-être vrai, même si le raisonnement est un peu rapide ; malgré cela, cela signifie que les dépenses n'ont pas varié ! Ce n'est pas mal, pour un budget dont nous partagions la responsabilité avec le Gouvernement précédent. Je constate que la charge de la dette diminue de 2 milliards d'euros : les marchés ont une vision plutôt positive de notre situation, ce que prouvent des taux d'intérêt qui restent très faibles.

Ces griefs sont traditionnels. Les dépenses ont été tenues d'exécution à exécution ; elles ont diminué entre la prévision et l'exécution. Je me félicite des 15 milliards d'euros d'économies prévues sur le budget 2014. J'espère que nous obtiendrons les 50 milliards d'euros d'économies confirmées par le président de la République sur les trois années 2015-2017, auxquelles il faudrait ajouter - selon la presse - 5 milliards à 10 milliards d'euros pour financer les baisses de charges.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion